Des centaines de Péruviens ont pris la direction de la capitale du pays afin de reprendre les manifestations visant à pousser Dina Boluarte à quitter la présidence alors que le Pérou traverse une importante crise politique.
Des centaines de Péruviens ont quitté le 27 février les régions andines du sud du pays en direction de Lima pour reprendre les les manifestations, qui ont déjà fait 48 morts, contre la présidente Dina Boluarte.
Des habitants de la ville de Juli, située dans la région de Puno, à 1 400 km au sud-est de la capitale, se sont rassemblés dans l’après-midi du 27 février pour dire au revoir à quelque 140 personnes qui s’apprêtaient à embarquer à bord de deux bus pour Lima. Les manifestants, pour la plupart des hommes, ont quitté leur ville sous les applaudissements des habitants.
«Encore une fois, le voyage que nous avons programmé est [pour] être présents dans les luttes pacifiques dans la ville de Lima», a déclaré à l’AFP Emilio Clavitea, un ouvrier du bâtiment âgé de 55 ans.
Plus au nord, 250 habitants de la ville d’Ilave étaient également sur le départ en direction de Lima, a indiqué une source locale à l’AFP, ajoutant que des convois similaires ont été observés dans quatre autres villes de la région. C’est l’un des premiers départs groupés organisé depuis la mi-janvier, lorsque des milliers de péruviens des régions andines avaient convergé vers la capitale pour exiger la démission de la présidente péruvienne.
A Juliaca, principale ville de cette région andine, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont été particulièrement violents, notamment le 9 janvier quand 18 civils sont morts et un policier a été blessé. Le bureau du procureur du Pérou a ouvert une enquête sur l’action des forces de l’ordre lors de cette journée sanglante.
Une enquête lancée concernant la gestion des manifestations par les forces de l’ordre
En outre, le ministre de la Défense a confirmé le même jour sur une radio locale qu’une enquête interne au sein de la police était en cours sur la gestion par les forces de l’ordre des manifestations antigouvernementales.
Le Pérou est empêtré dans une grave crise politique et sociale qui a éclaté le 7 décembre avec l’éviction et l’incarcération de l’ancien président de gauche Pedro Castillo, remplacé par sa vice-présidente Dina Boluarte.
Pérou : Amnesty présente des «preuves» d’exactions lors des manifestations