Dans un contexte de reprise des attentats contre des civils israéliens, l'Etat hébreu envisage d'instaurer la peine de mort contre les terroristes. Elle n'a été prononcée au civil dans ce pays qu'une fois : en 1962, contre le nazi Adolf Eichmann.
Introduire la peine de mort, comme le prévoit le gouvernement israélien pour les «terroristes», constituerait une «grande erreur», a prévenu le 28 février la chef de la diplomatie allemande.
«Nous sommes particulièrement préoccupés par le projet d’introduction de la peine de mort», a déclaré Annalena Baerbock à Berlin lors d’une conférence de presse commune avec son homologue israélien, Eli Cohen.
Le symbole Eichmann
Cette proposition est très controversée en Israël où la peine de mort n’a été appliquée qu’une fois par la justice civile, à l’encontre du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, en 1962.
Un argument repris par Annalena Baerbock : «En Allemagne, on apprend à l’école qu’Israël, bien que menacé par la terreur comme aucun autre pays, n’a appliqué la peine de mort qu’une seule fois dans son histoire, contre Adolf Eichmann.»
Nous sommes fermement opposés à la peine de mort et nous en parlons partout dans le monde
«Ça a toujours été un argument convainquant pour ceux d’entre nous qui ont défendu Israël sur la scène internationale contre des critiques injustes», a ajouté la ministre des Affaires étrangères.
«Je dis en tant qu’amie que ce serait une grande erreur de rompre avec cette histoire», a-t-elle prévenu. «Dans le monde entier, des Etats sont en train de renoncer à cette pratique cruelle, notamment parce qu’il est prouvé qu’elle n’est pas dissuasive», a-t-elle fait valoir.
«Nous sommes fermement opposés à la peine de mort et nous en parlons partout dans le monde, aux Etats-Unis et au Japon, ainsi qu’en Iran et en Arabie saoudite», a martelé la ministre écologiste.
Un comité ministériel israélien a donné son feu vert le 27 février à une «proposition de loi ouvrant la possibilité pour un tribunal d’infliger la peine de mort aux terroristes» prévue dans l’accord de coalition signé en décembre par Benjamin Netanyahu et ses partenaires ultra-orthodoxes et d’extrême droite.
Le texte a toutefois peu de chances d’être adopté, les formations ultra-orthodoxes étant enclines, pour des raisons religieuses, à voter contre.
La ministre allemande a aussi exprimé ses réserves concernant le projet de réforme judiciaire mené par le gouvernement de Benjamin Netanyahou qui a suscité des manifestations dans le pays.
«Parmi les valeurs qui nous lient, il y a la protection des principes de l’Etat de droit comme l’indépendance de la justice. Cela a toujours été une caractéristique d’Israël», a souligné Annalena Baerbock.
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