Un cabinet de gestion d’actifs a calculé qu’au niveau mondial, les entreprises avaient battu un nouveau record de distribution de dividendes. Les entreprises des secteurs de l’énergie et du luxe ont été les plus généreuses avec leurs actionnaires.
Au niveau mondial, les entreprises ont versé 1 560 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires en 2022, un nouveau record établi en partie grâce aux pétrogaziers, selon un rapport publié le 1er mars par le gestionnaire d’actifs Janus Henderson qui recense les 1200 plus grosses capitalisations boursières.
Le montant total reversé est en hausse de 8,4% par rapport à 2021, année du précédent record dû au rebond de l’économie mondiale après la crise sanitaire du Covid-19. Les producteurs de pétrole et de gaz ainsi que les sociétés financières ont représenté la moitié de cette croissance, selon l’indice Global Dividend du gestionnaire.
Le cabinet Janus Henderson précise qu’en raison de la flambée des prix de l’énergie qui ont gonflé leurs bénéfices, les producteurs de pétrole et de gaz ont «augmenté leurs distributions de plus de 66%, sous forme de dividendes ordinaires ou extraordinaires».
Les banques ont continué de bénéficier de la fin du gel des dividendes par la Banque centrale européenne au début de la pandémie : elles ont contribué pour un quart de la hausse l’année dernière. Le secteur du transport maritime a profité de la hausse du fret, celui de l’automobile de la hausse du prix des voitures et le luxe de l’augmentation continue de la demande. Ces deux derniers secteurs sont le «moteur» des dividendes en Europe.
En 2021, les sociétés minières avaient été à l’honneur, avec quatre entreprises dans le top 10 des entités ayant reversé le plus de dividendes. L’année 2022 a vu le prix des matières premières baisser légèrement, faisant diminuer leurs dividendes.
Superprofits
Selon Janus Henderson, 88% des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes en 2022. Les bénéfices énormes des entreprises et les dividendes reversés en 2022, alors que l’économie mondiale vacille et que l’inflation asphyxie le pouvoir d’achat, a ravivé le débat sur la taxation des «superprofits» exceptionnels.
«En ce qui concerne l’année à venir, les perspectives de dividendes sont plus incertaines», affirme Jane Shoemake, gérante de portefeuille, citée dans le communiqué.
Le gestionnaire d’actifs table tout de même sur un nouveau record de 1 600 milliards de dollars de dividendes distribués, soit une croissance moins rapide de 2,3%. «L’inflation, l’ampleur des nouvelles hausses de taux et les risques géopolitiques assombrissent l’horizon», ajoute Jane Shoemake.
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