Selon Alexandre Babakov, il est essentiel que des pays comme l'Inde, la Russie et la Chine travaillent à renouveler leurs relations financières. Il plaide en faveur d'une nouvelle monnaie commune qui respecterait les lois des pays concernés.
Comme l’a rapporté l’agence TASS le 29 mars, le vice-président de la Douma d’Etat, Alexandre Babakov, a estimé que la mise en place d’une nouvelle relation financière entre l’Inde, la Russie et la Chine, à travers un dispositif incluant une nouvelle monnaie commune, constituait une étape prioritaire.
Dollar, euro : des «monnaies d’investissement» qui répondent aux règles écrites par l’Occident ?
«L’Inde, la Russie et la Chine sont les pays qui créent aujourd’hui un monde multipolaire soutenu par la majorité des pays. Sa création devrait reposer sur l’établissement de nouveaux liens financiers basés sur un système qui ne protège pas le dollar et l’euro d’aujourd’hui, mais plutôt crée une nouvelle monnaie capable de servir nos objectifs», a en effet déclaré le haut responsable russe qui a estimé que le dollar et l’euro étaient des «monnaies d’investissement» qui répondaient aux règles écrites par l’Occident. «Ces règles ne considèrent pas la Russie, l’Inde ou la Chine comme des partenaires égaux», a-t-il ajouté.
Il est essentiel que cette monnaie respecte les lois de nos nations respectives
«Peu importe qu’il s’agisse d’un rouble numérique, d’une roupie numérique, d’un yuan numérique ou d’une autre devise. Mais il est essentiel que cette monnaie respecte les lois de nos nations respectives», a insisté Alexandre Babakov.
Cité par le média en ligne The Cradle, le haut responsable russe a Babakov a en outre considéré qu’une monnaie unique qui émergerait au sein des BRICS serait «liée non seulement à la valeur de l’or mais aussi à d’autres catégories de biens, des éléments de terres rares ou [autres matières] du sol».
BRICS nations working on ‘fundamentally new currency’: Russian officialhttps://t.co/xkzSE2TO4c
— The Cradle (@TheCradleMedia) March 31, 2023
Pour rappel, cette annonce survient au moment d’un rapprochement historique entre Moscou et Pékin, le président russe Vladimir Poutine ayant récemment souligné qu’il soutenait la dédollarisation des échanges mondiaux par le yuan.
En tout état de cause, alors que ses Etats membres représentent actuellement plus de 40% de la population planétaire et environ un quart du PIB mondial, le groupe des BRICS cherche de plus en plus à se positionner comme l’alternative des pays du Sud au G7.
D’ailleurs, après l’Iran l’année dernière, plusieurs pays (comme l’Algérie, l’Arabie saoudite ou encore le Zimbabwe) ont ces derniers mois exprimé leur intérêt à rejoindre les BRICS.
Deux douzaines de pays souhaitent rejoindre les Brics ou l’OCS, selon Sergueï Lavrov