L'ancien président américain a contre-attaqué après son inculpation pour des falsifications de documents comptables, qualifiant les procédures judiciaires en cours d'«ingérence électorale massive» destinée à fausser le résultat du prochain scrutin.
De retour dans sa résidence en Floride, Donald Trump a prononcé un discours le 4 avril dans lequel il a qualifié d’«insulte à la nation» son inculpation officielle, prononcée plus tôt devant un tribunal de New York.
«Le seul crime que j’ai commis, c’est de défendre courageusement notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire», a assuré l’ancien président américain devant ses partisans. «Je n’aurais jamais imaginé cela possible en Amérique», a-t-il lancé depuis la grande salle de réception de résidence de Mar-a-Lago, la même pièce depuis laquelle il avait annoncé sa troisième candidature à la Maison Blanche, le 15 novembre dernier.
Avalanche d’investigations frauduleuses
«C’est une ingérence électorale massive», a dénoncé Donald Trump, critiquant vivement le procureur new-yorkais Alvin Bragg : ce dernier, qui a prononcé son inculpation en reprochant à l’ancien président de «mentir», est un élu démocrate. D’après Donald Trump, le procureur serait un militant de la «gauche radicale», soutenu par ailleurs, selon lui, par le milliardaire George Soros.
Pour le républicain, les charges pesant sur lui sont «fausses» et devraient être «immédiatement abandonnées». Dénonçant une «avalanche d’investigations frauduleuses», le milliardaire a aussi renouvelé les accusations de «fraudes» qui auraient été commises pendant l’élection présidentielle de 2020, conduisant à l’élection du démocrate Joseph Biden.
Trump met en garde contre un risque de «troisième Guerre mondiale»
Il a aussi qualifié de «raid inconstitutionnel» les perquisitions effectuées par le FBI à l’été 2022 dans cette même résidence de Mar-a-Lago, et fustigé les accointances du FBI avec les anciens dirigeants du réseau social Twitter, qui ont, selon lui, non seulement permis d’étouffer l’affaire Hunter Biden mais aussi d’influencer le résultat des élections.
Attaquant le bilan du président démocrate, Donald Trump a dressé le portrait d’un pays en proie à la violence et à la criminalité, déploré le repli du dollar qui serait en train de «s’effondrer», et pointé le risque de «troisième Guerre mondiale» lié au soutien américain apporté à l’Ukraine.
Quelques heures plus tôt à Manhattan, l’ancien président républicain de 76 ans a plaidé «non coupable», en réponse à l’accusation d’avoir falsifié des documents comptables lors d’une audience pénale très suivie. Reparti libre sans contrôle judiciaire, Donald Trump espère désormais éviter l’épreuve d’un procès en janvier 2024, seulement quelques mois avant l’élection présidentielle. Premier président de l’histoire des Etats-Unis à subir un tel sort, il est accusé d’avoir «orchestré» une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l’élection de novembre 2016.
Un portier de la «Trump Tower», qui prétendait avoir des informations sur un enfant hors mariage, aurait ainsi reçu 30 000 dollars pour garder le silence, tandis qu’une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse aurait touché 150 000 dollars pour se faire discrète. Enfin, l’actrice de films X Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, aurait perçu 130 000 dollars pour taire une relation extra-conjugale supposée remontant à 2006.
Joe Biden est lui resté très discret face à l’inculpation de son rival républicain, cette comparution n’étant pas «une priorité», selon la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre. Si la prochaine audience est programmée pour le 4 décembre, les avocats de l’ancien président espèrent obtenir un non-lieu avant que l’affaire ne soit jugée.
Donald Trump estime que la «plus grande menace» des Etats-Unis est intérieure