Les infirmières sont de nouveau en grève en Angleterre pour réclamer des augmentations de salaire face à l'inflation. Un débrayage qui touche davantage de services dans les hôpitaux mais a été écourté sur décision de justice.
Engagé depuis décembre dans un mouvement social inédit depuis sa création il y a plus d’un siècle, le Royal College of Nursing (RCN), principal syndicat d’infirmières au Royaume-Uni, mène ce nouveau débrayage, qui a débuté dans la soirée du 30 avril, après le rejet par ses membres des dernières propositions du gouvernement, soit 5% d’augmentation et un versement unique exceptionnel d’au moins 1 250 livres (1 425 euros).
Pour la première fois, cette grève de 28 heures n’épargne pas les services de soins intensifs ou de cancérologie, même si des exceptions sont prévues dans les hôpitaux où le manque d’infirmières pourrait mettre en danger la santé des patients, a indiqué le RCN.
Elle devait initialement se prolonger le 2 mai, avant d’être écourtée par la justice, saisie par le ministère de la Santé.
«Pour faire cesser cette grève, il faut que le ministre (de la Santé) revienne à la table des négociations et mette une meilleure offre sur la table», a déclaré ce 1er mai sur Sky News Pat Cullen, la secrétaire générale du RCN, qui réclame également des embauches pour combler la pénurie d’infirmières dans les hôpitaux.
«Il faut que les infirmières soient payées décemment», et jusque-là, «nos infirmières n’auront malheureusement pas d’autre choix que de continuer leur mouvement», a-t-elle ajouté, alors que le RCN prévoit d’organiser un vote sur de nouvelles grèves d’ici la fin de l’année.
Le ministre britannique de la Santé, Steve Barclay, a jugé ce nouveau débrayage «décevant» dans un communiqué, dénonçant «la pression supplémentaire» qu’il allait faire peser sur le système public de santé, le NHS, déjà en crise.
Interrogé sur Sky News, il l’a aussi qualifié d’«irrespectueux» alors qu’une réunion est prévue le 2 mai entre le gouvernement, plusieurs syndicats du secteur de la santé et les responsables du NHS au sujet de la proposition d’augmentation des salaires de 5%.
L’inflation, qui dépasse 10% au Royaume-Uni, a entraîné une cascade de mouvements sociaux depuis plusieurs mois pour demander des augmentations de salaires, aussi bien dans les services publics que dans le secteur privé.