La Russie a proposé ce 10 mai d'élaborer une feuille de route pour normaliser les relations entre Damas et Ankara, qui sont rompues depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2011.
«Un résultat optimal de notre rencontre d’aujourd’hui pourrait être un accord pour charger des experts d’élaborer (…) un projet de feuille de route pour une normalisation turco-syrienne, qui sera ensuite présenté à nos chefs d’Etat», a déclaré ce 10 mai le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au début d’une rencontre à Moscou des ministres des Affaires étrangères de la Turquie et de la Syrie, la première depuis 2011, en présence de leurs homologues russe et iranien.
Rétablir le contrôle de Damas sur son territoire ?
Selon Sergueï Lavrov, ce document doit permettre à Damas et Ankara de «fixer clairement leurs positions sur les sujets prioritaires pour eux» afin de pouvoir «rétablir le contrôle du gouvernement syrien sur l’ensemble du territoire du pays et assurer de manière solide la sécurité de la frontière avec la Turquie de 900 km de long».
«Il est également important d’évoquer le rétablissement des liaisons logistiques qui ont été rompues entre les deux pays voisins et la reprise de la coopération économique sans barrière quelconque», a précisé le chef de la diplomatie russe. «Nous avons tous intérêt à ce que les relations entre la Syrie et la Turquie reprennent sur la base de l’égalité et du respect» mutuels, a-t-il encore souligné.
Il s’agit de la première rencontre entre les chefs de la diplomatie turque et syrienne depuis 2011. Ankara présente cette réunion entre ministres des Affaires étrangères comme un préalable à un sommet entre les dirigeants turc et syrien.
Erdogan veut renvoyer 3,7 millions de réfugiés syriens chez eux
La Turquie s’était posée dès le début du conflit en soutien de l’opposition et des rebelles désireux de renverser le président syrien Bachar al-Assad. Cependant, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’efforce désormais de renouer les liens avec Damas, avec le but affiché de renvoyer une partie des 3,7 millions de Syriens réfugiés sur le sol turc, une question centrale dans les élections présidentielle et législatives qui se tiendront le 14 mai en Turquie.
Bachar al-Assad, dont le pays sort progressivement de son isolement régional, a toutefois conditionné toute rencontre avec Recep Tayyip Erdogan au retrait des troupes turques déployées dans le nord de la Syrie.