Durant une vidéo d'un entretien avec Zelensky, le sénateur américain Lindsey Graham se réjouissait de la mort de soldats russes, avant d'affirmer que l’aide américaine était «le meilleur argent que nous ayons jamais dépensé». Un montage tronqué.
La présidence ukrainienne a publié ce 29 mai un extrait vidéo plus long de l’échange entre le sénateur américain Lindsey Graham et Volodymyr Zelensky. La mise en ligne d’un premier clip, au soir de leur rencontre le 26 mai, avait provoqué l’ire de Moscou.
Dans la première vidéo, publiée sur les réseaux sociaux par Andriy Yermak, le chef du bureau du Président ukrainien, on peut voir le sénateur de Caroline du Sud attablé avec un Volodymyr Zelensky particulièrement reconnaissant du soutien américain. «Vivre libre ou mourir», lance à un moment le Président ukrainien, avant d’enchaîner : «Maintenant, vous êtes libres, et nous le serons». «Et les Russes meurent», lui répond alors Lindsey Graham. Après un changement de plan, on peut voir le sénateur américain, sourire aux lèvres, déclarer : «C’est le meilleur argent que nous ayons jamais dépensé».
Together with President 🇺🇦 @ZelenskyyUa and the team held a meeting with Senator 🇺🇸 @LindseyGrahamSC.
We are grateful to @LindseyGrahamSC for the meeting and impact to 🇺🇦 defense system. We are grateful to all 🇺🇸 nation, @POTUS, Congress 🇺🇸 for strong the support of 🇺🇦. pic.twitter.com/3r2MAlJYtN
— Andriy Yermak (@AndriyYermak) May 26, 2023
Phrase que le sénateur a – d’après la version exhaustive de cet échange – prononcée bien avant la première, lorsque Volodymyr Zelensky remercie les Etats-Unis pour leur «gros» soutien de «38 milliards» de dollars. Quant à sa sortie «et les Russes meurent», celle-ci survient lorsque le sénateur américain loue la résistance des Ukrainiens. «Il fut un temps en Amérique où nous étions comme cela : à nous battre jusqu’au dernier, nous allions vivre libres ou mourir», déclare Lindsey Graham à son interlocuteur présidentiel.
«Des excuses maladroites et honteuses»
«L’Ukraine a adopté le mantra américain, “vivre libres ou mourir” [“Live Free or Die”, ndlr.]. Cela a été un bon investissement de la part des États-Unis d’aider à libérer l’Ukraine des criminels de guerre russes», a répondu le 28 mai à Reuters le sénateur américain, refusant de critiquer ses alliés ukrainiens et rejetant celles à son encontre. «Comme d’habitude, la machine de propagande russe travaille dur» assène-t-il, expliquant à l’agence de presse britannique n’avoir que loué l’esprit de résistance ukrainien au 457e jour du conflit.
«Des excuses maladroites et honteuses», a jugé ce 29 mai le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou dénonce régulièrement l’impact que l’aide militaire occidentale apportée à Kiev aura sur la durée – et les souffrances – du conflit. Plus tôt dans la journée, l’agence TASS révélait que le ministère russe de l’Intérieur avait ajouté Lindsey Graham sur sa liste des personnes recherchées.
Le montage initial des propos du sénateur américain, réalisé par le bureau de la présidence ukrainienne, avaient provoqué un tollé à Moscou. «Il est difficile d’imaginer une honte plus grande pour un pays que d’avoir de tels sénateurs», avait réagi dans la foulée le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Ce n’est pas la première fois que Lindsey Graham se fait remarquer pour ses propos. Peu après le début de l’offensive russe, ce sénateur américain avait appelé – ni plus ni moins – qu’à l’assassinat de Vladimir Poutine, déclarant sur Twitter que la personne qui «éliminera ce type rendra un grand service au pays et au monde».
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