Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que le nouvel appel du président ukrainien à rejoindre l’OTAN soulignait une «inaptitude» du régime de Kiev à «résoudre les problèmes actuels à la table des négociations».
«Nous constatons avec regret que de telles déclarations montrent l’absence de préparation du régime de Kiev, son manque de volonté, son inaptitude à résoudre les problèmes actuels à la table des négociations», a déclaré ce 2 mai Dmitri Peskov à la presse.
Le porte-parole du Kremlin était interrogé sur le nouvel appel lancé par Volodymyr Zelensky, à ses parrains occidentaux, à accepter l’Ukraine dans l’Union européenne et l’OTAN. Invité d’honneur de la deuxième réunion de la Communauté politique européenne (CPE), qui s’est tenue le 1er juin en Moldavie, le président ukrainien a exhorté la cinquantaine de dirigeants présents à renforcer leur soutien à l’égard de Kiev.
«Chaque pays européen qui borde la Russie et qui ne veut pas que la Russie la déchire, devrait être membre à part entière de l’UE et de l’OTAN» a notamment déclaré Volodymyr Zelensky. Selon ce dernier, qui a évoqué le cas de la Transnistrie, «il n’y a que deux alternatives à cela : soit une guerre ouverte, soit une occupation russe rampante». Le président ukrainien a également réappelé à organiser un sommet pour la paix. Sommet qui pourrait être organisé, sans la Russie, afin de fixer les conditions de sortie du conflit suivant les désidératas de Kiev.
«La Russie sera ferme pour assurer ses intérêts et sa sécurité»
«La Russie atteindra les objectifs qu’elle s’est fixée. La Russie sera ferme pour assurer ses intérêts et sa sécurité» a réitéré le porte-parole du Kremlin.
«Cela exclut un tel élargissement de l’Alliance et son rapprochement direct près de nos frontières, notamment par l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, cela va de soi, ce qui représente l’une des principales causes d’irritation et un problème potentiel pour de nombreuses années à venir» a-t-il poursuivi.
Le potentiel élargissement de l’OTAN à l’Ukraine est un point central de la crise ukrainienne. Moscou a réclamé, sans succès, des garanties de sécurité à ses voisins occidentaux, notamment au regard de leur promesse bafouée de ne pas amener l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie.
OTAN : Zelensky menace de boycotter le sommet de Vilnius
«Plusieurs pays européens, curieusement, s’en rendent parfaitement compte. Mais malheureusement, c’est bien Washington qui paye les violons et qui choisit la musique à l’OTAN» a ajouté Dimitri Peskov. «Les gouvernements européens ne sont, malheureusement, que des instruments obéissants dans cet “orchestre”. Voilà la situation actuelle», a-t-il conclu.
Un troisième sommet de la CPE serait prévu à Grenade au mois d’octobre. D’ici là, Volodymyr Zelensky est convié au sommet de l’OTAN qui doit avoir lieu à Vilnius mi-juillet. Sommet, que le président ukrainien menacerait de boycotter si les Occidentaux n’accèdent pas à ses exigences. Selon le Financial Times, Volodymyr Zelensky «a clairement indiqué aux dirigeants de l’Otan qu’il n’assisterait pas au sommet de Vilnius sans des garanties de sécurité concrètes et une feuille de route pour l’adhésion».
Lors d’une récente interview à la presse allemande, le chancelier Olaf Scholz avait déclaré que l’Ukraine n’était «actuellement pas en mesure de remplir» les conditions nécessaires pour intégrer le bloc militaire dirigé atlantiste.
Adhésion de l’Ukraine à l’OTAN : Scholz tempère les espoirs de Zelensky