La Russie a intenté le 23 juin une action en justice pour contester le blocage par l'Australie de la construction d'une nouvelle ambassade russe près du Parlement australien, a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernement australien.
La Russie a décidé de contester le blocage par Canberra de la construction d’une nouvelle ambassade russe près du Parlement australien devant la Haute Cour d’Australie, la plus haute juridiction du pays.
La semaine passée, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait dénoncé une «manifestation d’hostilité» qui appellerait une réponse «réciproque» de Moscou. Il avait de surcroît fustigé l’«hystérie russophobe» des autorités australiennes.
«Le fait que la Russie conteste la validité de la législation n’est pas une surprise», a déclaré le porte-parole du gouvernement australien, ajoutant : «cela fait partie du plan russe».
La semaine dernière, l’Australie a pris des mesures juridiques radicales pour empêcher la Russie de construire sa nouvelle ambassade à deux pas du Parlement. Les services de renseignement avaient mis en garde contre un risque d’espionnage. «Nous agissons rapidement afin de nous assurer que le site ne devienne pas un lieu de présence diplomatique formelle», a expliqué le Premier ministre australien, Anthony Albanese.
La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade. Les nouvelles dispositions australiennes n’empêchent pas la Russie d’être présente en Australie au niveau diplomatique, seulement de s’implanter aussi près du siège du pouvoir législatif.
L’Australie s’inquiète d’un gardien en survêtement
Pour l’heure, un fonctionnaire russe dont l’identité est inconnue campe sur les lieux depuis. Vêtu d’un pantalon de survêtement et d’un blouson, l’homme, qui a été filmé en train de fumer, occupe un petit cabanon de sécurité au milieu des mauvaises herbes et des débris de chantier.
Des sources gouvernementales australiennes ont confirmé que l’individu d’âge moyen bénéficiait d’une protection diplomatique, mais l’AFP n’a pas été en mesure de le retrouver dans la liste officielle des représentants russes en Australie.
La police locale surveille le site mais s’est pour le moment gardée d’appréhender l’homme, car cela pourrait déboucher sur un conflit diplomatique avec Moscou. Le Premier ministre Anthony Albanese a décrit «un type qui se tient dans le froid sur un brin d’herbe à Canberra». Il «n’est pas une menace pour la sécurité nationale», a-t-il dit. Cette semaine, les températures nocturnes dans la capitale australienne sont descendues bien dessous de zéro degré.