Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye revendique désormais le soutien du président Macron. Après une sortie musclée contre les médias CNews et Europe 1, il avait été recadré par la Première ministre Elisabeth Borne.
Défendant l’expression du ministre Pap Ndiaye, Emmanuel Macron a voulu rappeler l’existence de «plusieurs libertés» en préambule du Conseil des ministres, ce 13 juillet : «La liberté de la presse, la liberté de la diversité d’opinion mais aussi la liberté d’expression qui s’applique aussi pour les membres du gouvernement.» Des propos rapportés par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
Le chef de l’Etat a ainsi désavoué sa Première ministre Elisabeth Borne, qui avait rappelé à l’ordre le ministre de l’Education le 11 juillet. Pap Ndiaye s’en était en effet pris violemment à l’homme d’affaires Vincent Bolloré le 9 juillet sur les ondes de Radio J, qualifiant ce dernier de «manifestement proche de l’extrême droite». Elisabeth Borne avait ainsi affirmé à l’occasion d’une rencontre avec les partenaires sociaux : «Il n’appartient pas au gouvernement d’interférer dans la gestion des médias, quels qu’ils soient.»
Emmanuel Macron a quant à lui estimé que «rien ne justifie de s’attaquer à un ministre, parfois même à sa famille». Emmanuel Macron faisait ici référence à des menaces qui auraient touché le ministre, toujours selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran au sortir du Conseil des ministres.
L’exécutif divisé, Macron prend le parti de Pap Ndiaye
Dans un contexte de probable remaniement, le cas du ministre de l’Education nationale apparaît comme une ultime tension au sein de l’exécutif. Peu de personnalités de la majorité ont apporté leur soutien à Pap Ndiaye et certains, à l’image du député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl, ont même fait savoir leur opposition au ministre.
EN DIRECT | Compte rendu du Conseil des ministres du 13 juillet 2023 par @OlivierVeran, porte-parole du Gouvernement. https://t.co/gisYHL9qTX
— Élysée (@Elysee) July 13, 2023
Quelques voix dissonantes ont néanmoins pu être entendues au centre, à l’image de la députée du Loiret Caroline Janvier qui s’en est expliquée le 11 juillet dans les colonnes de Libération : «Je regrette que le gouvernement ait décidé de ne pas soutenir Pap Ndiaye» face aux médias qu’elle juge aussi d’«extrême droite», a-t-elle déclaré.
Le député des Français de l’étranger Christopher Weissberg a également fait part de son opinion sur «la nocivité de CNews et [de] Bolloré pour la démocratie». C’est du côté de la Nupes que le ministre a reçu le plus de soutiens, avec le député communiste Stéphane Peu, l’Insoumis Paul Vannier ou encore le député du Val-de-Marne Louis Boyard.
Monsieur le Ministre @PapNdiaye, sur ce sujet vous avez pourtant totalement raison.
Bien sûr que @CNEWS est une chaîne d’extrême droite et Vincent Bolloré un danger pour la démocratie.
Les milliardaires ne devraient pas avoir les pleins pouvoirs sur nos médias. https://t.co/NLXEx9H6kN
— Louis Boyard (@LouisBoyard) July 11, 2023
En prenant le contre-pied d’Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a ajouté un peu de confusion alors que les rumeurs de remaniement sont de plus en plus insistantes. Si la Première ministre semble être en passe d’être confirmée, ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve désavouée par son président.
Borne sèchement recadrée par Macron sur fond d’opposition au RN