De nombreuses agglomérations ont annulé leurs feux d’artifices et les fêtes du 14 juillet par crainte d’être débordées par de nouvelles violences, deux semaines seulement après les émeutes. Des élus s’indignent de cette fête gâchée.
«C’est un choix simple: en se disant qu’il y avait déjà eu assez de feux et d’artifices les derniers jours, et que ce n’était pas la peine d’en rajouter». Le maire divers droite de Roubaix Guillaume Delbar fait partie de ces élus qui ont préféré annuler les festivités du 14 juillet. Les communes éprouvées par les émeutes ont majoritairement adopté la même attitude.
Des annulations qui fâchent à gauche comme à droite
Ces annulations n’ont cependant pas fait l’unanimité. Ainsi le sénateur communiste de Seine Saint-Denis Fabien Gay s’est insurgé contre des annulations qu’il considère comme punitives pour la population en prenant pour exemple la mairie LR du Blanc-Mesnil. Dans cette ville fortement touchée par les émeutes, les autorités municipales ont communiqué sur l’annulation en justifiant «Les économies réalisées permettront de réparer les dégâts commis par les émeutiers».
Sur les ondes de France Inter, le président de l’Association des Maires de France, le LR David Lisnard a déploré qu’à cause des «voyous, on ne peut plus célébrer la Fête nationale». Dans une tribune parue dans Le Figaro Vox l’ancien candidat à la présidentielle Éric Zemmour a également fustigé : «Pour le 14 Juillet, on n’ose même plus célébrer la France».
Ici à #BlancMesnil on « punit » toute la population, dont la moitié ne part pas en vacances. Insupportable !
Double peine pour les classes populaires ! pic.twitter.com/GRG3QKCORX— Fabien Gay (@fabien_gay) July 12, 2023
Des politiques locales asymétriques
Au niveau national, le gouvernement a publié un décret interdisant «la vente, le port, le transport et l’utilisation» des mortiers d’artifice pendant le week-end du 14 juillet sur l’ensemble du territoire. Ce texte ne s’applique cependant pas aux professionnels habilités.
Localement, les élus ont mené des politiques assez hétérogènes. Les politiques mises en place par les communes demeurent très variables en fonction de la couleur politique, et si l’agglomération a été touchée ou non par les émeutes. Un cadre général a cependant été fixé.
Les agglomérations les plus touchées ont cependant majoritairement recouru à l’annulation des festivités. C’est Nanterre (Hauts-de-Seine), ville d’où ont démarré les émeutes, que la première annulation semble avoir été annoncée avec le feu d’artifice prévu le 13 juillet. A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le maire LR Bruno Beschizza a annulé le feu d’artifice du 14 et le bal des pompiers. Il a rappelé sur la chaîne BFM TV Paris que sa ville avait cumulé quelques 10 millions d’euros de dégâts lors des émeutes.
En Alsace, à Strasbourg, ville réputée pour ses feux de voiture le 14 juillet, c’est une recommandation préfectorale qui a justifié l’interdiction des feux de Bengale pour tout le département du Bas-Rhin. Le maire écologiste de la ville, Jeanne Barseghian, a également défendu la nécessité de ménager les forces de police: «C’est une marque de respect envers les policiers que de ne pas trop les solliciter après les émeutes».
A Marseille, ville largement touchée par les émeutes, la mairie a toutefoismaintenu le défilé militaire sur le Vieux Port et le feu d’artifice.
#EteMarseillais☀️
Rendez-vous demain pour le traditionnel défilé du #14Juillet et pour un incroyable feu d'artifice 🎆
📍Sur le Vieux-Port piétonnisé
Toutes les informations pratiques de cette journée festive : https://t.co/BVxJC7fpOSpic.twitter.com/mQToBF7AB6— Ville de Marseille (@marseille) July 13, 2023
✨ #FêteNationale : Soirée du 14/07 à #Perpignan 🇫🇷
👉 2️⃣ représentations son&lasers totalement inédit, une prouesse technique et artistique à laquelle vous pourrez assister depuis les abords du quai Vauban à 22h&23h
🎶 21h30: ne manquez pas le bal populaire au pied du Castillet! pic.twitter.com/i1trNazBXG— Ville de Perpignan (@MairiePerpignan) July 13, 2023
Dans le sud du pays, les annulations n’ont pas toujours eu pour motif l’aspect sécuritaire. Ainsi les villes de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales et de Nîmes dans le Gard ont invoqué le risque d’incendie dans une période de forte chaleur pour finalement remplacer les festivités pyrotechniques par des spectacles de lasers et de drones. Dans ces deux villes, les bals ont été maintenus.
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