Une délégation française s'est rendue à l'est de l'Euphrate pour rencontrer des groupes séparatistes kurdes. Damas a condamné cette visite, y voyant une nouvelle preuve du «rôle subversif» et de «l’hostilité française enracinée envers la Syrie».
La visite d’une délégation française le 10 juillet à l’est de l’Euphrate pour rencontrer le Conseil exécutif du Rojava, qui regroupe divers groupes séparatistes kurdes, a provoqué la colère des autorités syriennes.
Selon une source officielle au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, citée ce 18 juillet par l’agence Sana, Damas «condamne avec les termes les plus sévères l’accès illégal dans le territoire syrien d’une délégation du ministère français des Affaires étrangères». Cette rencontre avec «les réseaux séparatistes» constitue «une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie», dénonce cette même source.
Il s’agit, aux yeux du ministère, d’une preuve supplémentaire du «rôle subversif» et de «l’hostilité française enracinée envers la Syrie», ainsi que de «la pleine implication de la France dans l’agression contre la Syrie à travers son soutien aux réseaux terroristes et aux milices séparatistes».
Paris joue la carte kurde
«La Syrie rappelle au gouvernement français que la lutte contre le terrorisme se fait en coopération avec l’État syrien» et «non pas par la coopération avec les réseaux séparatistes», relate l’agence Sana, qui cite toujours la même source.
La délégation française en question était composée de Patrice Franceschi, écrivain engagé auprès des Kurdes, François-Henri Désérable, romancier, et Zineb El Rhazoui, journaliste franco-marocaine. Selon la page Facebook du Conseil exécutif, ils ont été reçus par la présidence kurde afin d’aborder les problématiques régionales.
La France n’a plus de relations diplomatiques avec la Syrie depuis mars 2012. L’exécutif français entretient régulièrement des contacts avec les séparatistes kurdes, par l’intermédiaire notamment de la Fondation Danielle Mitterrand. Une manière pour Paris de montrer qu’il n’est pas favorable à une normalisation des relations avec Bachar al-Assad.
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