Le colonel Goïta a promulgué le 22 juillet la nouvelle Constitution, donnant naissance à la quatrième République.
La nouvelle Constitution malienne a été adoptée par référendum à 96,91% des voix selon les chiffres définitifs de la Cour constitutionnelle. Elle a été promulguée le 22 juillet par le colonel Assimi Goïta, chef des militaires au pouvoir depuis 2020, dans le journal officiel.
La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président et des forces armées et met en exergue la «souveraineté», que le Colonel Goïta souligne depuis son avènement. Celui-ci a loué un texte choisi par les Maliens eux-mêmes : «même les membres de la diaspora ont été impliqués, mais aucune personne étrangère n’a été associée à sa rédaction» avait-il ainsi déclaré pour défendre le projet.
Aujourd'hui, j'ai procédé à la promulgation de la Constitution de la 4ème République au Palais de Koulouba. #constitutionMalipic.twitter.com/X0ibNZ4LBn
— Colonel Assimi GOITA (@GoitaAssimi) July 22, 2023
Un pays toujours menacé et divisé
La participation s’est élevé à 38,23%, a indiqué la Cour constitutionnelle. Elle est traditionnellement faible au Mali. Le vote, qui a eu lieu le 18 juin, a connu, selon l’AFP, des difficultés dans de nombreuses localités du centre et du nord, soit par la crainte des attaques jihadistes, soit par des désaccords politiques. La région stratégique de Kidal, fief de groupes armés qui ont combattu l’Etat central avant de signer avec lui un fragile accord de paix en 2015, n’a pas voté.
Plusieurs requêtes introduites devant la Cour constitutionnelle ont été rejetées, notamment celle qui demandait l’annulation du référendum car il ne s’était pas déroulé sur toute l’étendue du territoire. Ismaël Sacko, à la tête du Parti social-démocrate qui a été dissous par le nouveau gouvernement mi-juin, a fustigé «un complot contre la démocratie» et appelé la justice malienne «à se ressaisir».
Une élection présidentielle est prévenue pour février 2024, et les colonels se sont engagés à rétrocéder la place aux civils en mars 2024. Le pays est plongé depuis 2012 dans une crise profonde. Assimi Goïta et l’armée ont pris le pouvoir en août 2020, rompant en 2022 l’alliance avec la France, qui était intervenue pour contrer la menace djihadiste, sans y parvenir, et se tournant vers la Russie.
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