L'avocat général a requis ce 3 août à Aix-en-Provence le maintien en détention provisoire du policier soupçonné avec trois collègues d'avoir gravement blessé un jeune homme. Son emprisonnement avait entraîné la fronde d'une partie des policiers.
Le maintien en détention provisoire du policier soupçonné avec trois collègues d’avoir gravement blessé le jeune Hedi lors des émeutes, il y a un mois à Marseille, a été demandé ce 3 août à Aix-en-Provence par l’avocat général. Dans son avis, celui-ci estime qu’un risque de «concertation frauduleuse» est à prendre en compte, et que la détention du policier, qui a reconnu ce même jour pour la première fois avoir procédé à un tir de LBD, permet de «préserver l’information jusqu’à l’interrogatoire».
«Aucun risque» de pression sur la victime, selon la défense
L’avocat du policier, Me Pierre Gassend, avait demandé la remise en liberté de son client, estimant qu’il n’y avait «aucun risque» qu’il fasse pression sur la victime et soulignant qu’il pourrait être hébergé loin de Marseille.
La victime, Hedi, qui a une partie du crâne en moins, a raconté à un média en ligne qu’il devait marcher avec un casque et qu’il ne voyait plus de l’œil gauche. La décision de la chambre de l’instruction sera rendue ce 3 juillet à 16h.
Quatre policiers, soupçonnés d’avoir violemment frappé un jeune homme à Marseille, ont été inculpés fin juillet pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique.
Ils sont accusés d’avoir roué de coups ce jeune de 21 ans dans le centre de la cité phocéenne, dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que la ville, comme de nombreuses autres en France, était en proie à de violentes émeutes après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre, en région parisienne, à la suite d’un refus d’obtempérer.
La justice avait alors décidé du placement en détention provisoire de l’un des policiers, ce qui avait entraîné une vague de protestations chez ses collègues à Marseille et dans plusieurs villes de France.
Au total, 5% des policiers, selon des estimations du ministre français de l’Intérieur, auraient eu recours à des arrêts-maladies ou n’auraient plus assuré que le service minimum.
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