C'est au tour de l'Algérie d'interdire la diffusion du film Barbie. Alger condamne une «atteinte à la morale». Le Koweït l'avait déjà censuré et les autorités libanaises sont très critiques sur sa diffusion.
Décidément, le film de Greta Gerwig Barbie ne fait pas florès dans le monde arabo-musulman. Après les critiques des responsables libanais, l’interdiction au Koweït et la non-programmation dans les salles du Qatar, les autorités algériennes ont décidé de retirer la production hollywoodienne des cinémas.
Alger s’est justifié en déclarant que le film était une «atteinte à la morale». L’interdiction a été officialisée le 13 août avec la suppression de la programmation dans toutes les salles du pays, et ce, après deux semaines à l’affiche. «L’Algérie a fini par être gagnée par la polémique sur Barbie à cause de scènes destinées à un public adulte et d’insinuation à l’homosexualité», précise le média algérien TSA.
Barbie interdit au Vietnam
L’Algérie rejoint donc le Koweït. Le pays du golfe Persique avait interdit la diffusion de Barbie le 10 août. Le Qatar avait, lui, tout simplement décidé de ne pas le diffuser.
Au Liban, Mohammad Mortada, ministre libanais de la Culture de confession chiite, a annoncé le 9 août avoir demandé l’interdiction du film, invoquant une atteinte aux valeurs du pays. Il a justifié sa position en précisant que le film faisait la promotion «de l’homosexualité et du changement de sexe». Même son de cloche du côté des autorités chrétiennes. «Les idées qui vont à l’encontre de l’ordre divin et des principes partagés par tous les Libanais doivent être combattues», avait lancé le patriarche maronite Bechara Raï.
La sortie du film avait été décalée de plus d’un mois aux Emirats arabes unis pour l’étude du contenu. Il est finalement dans les salles depuis le début du mois d’août, tout comme en Arabie saoudite.
En Asie, c’est le Vietnam qui a interdit début juillet la diffusion du film de Greta Gerwig, mais pour des raisons géopolitiques cette fois, les autorités vietnamiennes lui reprochant la publication d’une carte ou la zone maritime chinoise empiète sur celle d’Hanoï. «Le Conseil national d’évaluation et de classification des films a visionné le film et a pris la décision d’en interdire la projection au Vietnam en raison d’une violation liée à la «ligne en neuf pointillés», a déclaré le directeur du Département du cinéma vietnamien, Vi Kien.
Ce n’est pas la première fois que des films américains sont interdits dans les pays arabo-musulmans. Ce fut ainsi le cas de Wonder Woman. Il avait été boycotté en 2017 en raison du passé militaire de l’actrice Gal Gadot, qui avait servi dans les rangs de l’armée israélienne.
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