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JO 2024 : la Russie enverra des athlètes mais sans dépasser sa «ligne rouge»

Le ministre des Sports Oleg Matytsine a souligné la nécessité de dialoguer avec le Comité international olympique pour permettre à des athlètes russes de participer aux JO de 2024. Vladimir Poutine affirme vouloir défendre l'intérêt des athlètes.

L'Ukrainienne Olga Kharlan refusant de serrer la main à l'escrimeuse russe Anna Smirnova aux Championnats du monde, la tenant à distance avec son sabre : une faute au regard de l'éthique de l'escrime et du règlement de la Fédération internationale d'escrime.

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«Nous devons dialoguer avec le Comité international olympique au sujet des athlètes qui, pour l’heure, peuvent aller aux Jeux et assurer leur participation», a déclaré dans une interview à RIA Novosti publiée ce 12 septembre le ministre russe des Sports, Oleg Matytsine. «Mais avec au moins certaines exigences minimales et sans dépasser notre “ligne rouge”, à savoir la signature d’une dénonciation de la politique du président et du gouvernement» par les athlètes, a ajouté le ministre lors de cet échange en marge du Forum économique de Vladivostok.

«Tout le monde comprend que c’est injuste, que c’est de la discrimination et de l’instrumentalisation mais c’est ainsi, des athlètes n’iront pas», a regretté Oleg Matytsine, en référence aux mesures visant les athlètes russes et biélorusses.

Des conditions dénoncées par la diplomatie russe

Le 28 mars dernier, Thomas Bach, le président du Comité international olympique CIO), avait énoncé les conditions de retour dans les compétitions des athlètes russes et biélorusses : ces derniers devaient concourir «à titre individuel et neutre, sans drapeau ni hymne». En outre, «les sportifs ayant soutenu publiquement la guerre ou engagés au front seront exclus». Néanmoins, «ces recommandations ne concernaient pas les Jeux olympiques de 2024», avait précisé Thomas Bach.

Dans la foulée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova avait dénoncé des conditions «xénophobes» et «nationalistes». Pour des raisons opposées, la Pologne s’était indignée elle aussi de ces recommandations, son vice-ministre des Affaires étrangères Piotr Wawrzyk dénonçant un «jour de la honte». Il avait été rejoint par le chef de la diplomatie tchèque, Jan Lipavsky, qui avait considéré que «la Russie n’avait pas sa place aux Jeux olympiques».

«L’intérêt des athlètes» prime, estime Poutine

Malgré ces conditions drastiques, le vice-ministre des Sports, Alexeï Morozov, a annoncé le 6 septembre que les autorités russes avaient autorisé leurs sportifs à participer à 26 des 39 disciplines olympiques. «Nous comprenons la situation… mais nous pensons que nous devons participer là où cela est possible», a-t-il déclaré lors de la réunion du collège du ministère des Sports.

Interrogé ce 12 septembre en session plénière du Forum économique de Vladivostok, le président russe a considéré quant à lui qu’il fallait agir en fonction de «l’intérêt des athlètes» et «créer pour eux des solutions alternatives», référence aux Jeux olympiques des BRICS de juin 2024. Il a en outre reproché aux «dirigeants actuels des fédérations internationales et du Comité international olympique [d’avoir] détourné l’esprit originel de Pierre de Coubertin». «Le sport doit rester en dehors de la politique. Il ne doit pas diviser, mais réunir les gens», a-t-il ajouté.

Les prochains Jeux olympiques d’été se tiendront à Paris et en France du 26 juillet au 11 août 2024.

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