Vivement contesté par son opposition, qui l'accuse d'abandonner le Haut-Karabagh, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé l'Arménie à «apprécier la paix».
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé ce 21 septembre son pays à emprunter «le chemin» de la paix, même s’il est difficile, alors qu’il est accusé par l’opposition d’avoir laissé l’Azerbaïdjan reprendre militairement le contrôle de la région contestée du Haut-Karabagh, et d’abandonner sa population.
«Il faut apprécier la paix et il ne faut pas confondre paix, trêve et cessez-le-feu. La paix est un environnement dénué de conflits inter-étatiques, inter-ethniques. Ce chemin n’est pas facile, mais il nous faut l’emprunter», a-t-il déclaré dans une adresse à la nation à l’occasion de la fête de l’Indépendance arménienne.
Des opposants ont manifesté ce 21 septembre au panthéon militaire de Yerablur à Erevan, où sont enterrés les soldats morts pendant les hostilités au Haut-Karabagh, et dans le centre-ville de la capitale.
De nouvelles manifestations attendues à Erevan
Le sort des Arméniens du Karabagh dans la balance
La délégation des autorités du Haut-Karabagh est arrivée ce 21 septembre au matin dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh pour des pourparlers avec l’Azerbaïdjan sur la réintégration du territoire disputé. Pendant deux heures, ils ont évoqué, selon l’agence APA, la réintégration des Arméniens vivant au Karabagh.
«Les décisions seront prises en fonction de la situation et des résultats des discussions», a indiqué, selon l’agence officielle Armenpress, le bureau du Premier ministre Nikol Pachinian, ajoutant «ne pas avoir soulevé la question de l’évacuation» des Arméniens du Karabagh, «qui ont le droit de vivre dans leurs maisons».
Ce 21 septembre lors d’un échange téléphonique, le président russe Vladimir Poutine a demandé à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev de respecter les droits des populations arméniennes.
Ces négociations avaient été annoncées la veille après une opération militaire éclair de Bakou lancée le 19 septembre, qui a forcé les troupes du Karabagh à capituler en moins de 24 heures après des décennies de conflit. Le cessez-le-feu a été négocié par une médiation russe, selon les autorités de Stepanakert.
L’Arménie «n’a pas participé» à la rédaction de l’accord de cessez-le-feu au Karabakh, a fait savoir son Premier ministre Nikol Pachinian le 20 septembre. «Nous avons pris note de la décision des autorités du Karabagh de cesser les hostilités et de déposer les armes», a-t-il affirmé lors d’une adresse à la nation à la télévision. Il a ajouté que l’Arménie n’avait plus d’unités militaires dans la région depuis août 2021.
Haut-Karabagh : la première rencontre de négociations en Azerbaïdjan a pris fin