Le président de la République a présenté le 25 septembre son Conseil de planification écologique, dans lequel il entend défendre une «écologie à la française». L’ensemble des oppositions a brocardé les annonces présidentielles.
C’est au cours d’un exercice oral de plus de 25 minutes que le président Emmanuel Macron a présenté les conclusions de son Conseil de planification écologique depuis le palais de l’Elysée, le 25 septembre. Une allocution durant laquelle il a défendu une écologie «accessible et juste» ne laissant «personne sans solution».
Le président a défendu l’idée d’une écologie à la française, à propos de laquelle il affirme : «Ce n’est ni une écologie du déni, ni de la cure» mais une écologie souveraine permettant de «réduire notre dépendance aux énergies fossiles». Il a en outre donné l’objectif d’une sortie du charbon pour 2027 et la construction de 13 RER métropolitains. Défendant une stratégie nucléaire et de développement de l’hydrogène, le président a également annoncé la production d’un million de voitures électriques en France. Enfin, il a défini les termes d’une politique d’incitation à la filière des pompes à chaleur et s’est engagé à baisser de 30% la dépendance au glyphosate.
Des annonces unanimement critiquées par la classe politique
L’intervention présidentielle n’a pas convaincu les oppositions, à commencer par Les Républicains. Le député chargé des questions écologiques dans le parti de la droite parlementaire, Antoine Vermorel-Marques, a tancé sur X (ex-Twitter) un projet qui «ne repose sur aucun financement et aucun véhicule législatif».
Le Rassemblement national n’a pas été avare de critiques avec le député Thomas Ménagé très circonspect sur la construction de RER, lui aussi sur X, qui, selon lui, «coûtera un pognon de dingue». Marine Le Pen a également réagi, sur les ondes de France Inter ce 26 septembre au matin. «Personne n’a rien compris» à l’intervention du président, a-t-elle jugé. Et l’ancienne candidate à la présidentielle d’interroger, à l’instar des Républicains, sur les moyens de financement de la planification.
A gauche, l’eurodéputée insoumise Manon Aubry a dénoncé des «promesses sans lendemain». Quant à Yannick Jadot, ancien candidat à la présidentielle et fraîchement élu sénateur de Paris, il a estimé sur France 2 : «L’écologie à la française, comme le dit Emmanuel Macron, c’est l’écologie condamnée par l’Europe.»
L’intervention du Président de la République sur la #planification_écologie laisse craindre des actions au coup par coup, sans jamais en envisager le coût.
Nous avons au contraire besoin de visibilité avec une loi comportant des financements pluriannuels. #écologie
— Antoine Vermorel-Marques (@antoinevermorel) September 25, 2023
Un environnement associatif remonté contre le président
Lorette Philippot, des Amis de la Terre, s’est offusquée du prolongement de cinq ans de l’usage des centrales à charbon, tandis que l’association WWF France a exprimé son mécontentement : «Nous attendions un moment de vérité, mais il s’est contenté de donner un calendrier.» Greenpeace, autre poids lourd de l’écologie en France et dans le monde, a fait part de sa déception après les annonces présidentielles. Le site associatif d’information Reporterre, le «média de l’écologie» a dénoncé le recyclage de «mesurettes» du président de la République déplorant qu’il n’y ait «pas de véritable changement».
😡 Ces propositions ne permettront pas de diviser par 2 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et ne placent pas la France sur une trajectoire compatible avec un réchauffement climatique de +1,5°C.
Pour une écologie “à la française” on repassera.
[ 4/4]— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 25, 2023
Le Réseau Action Climat, qui regroupe 27 associations écologistes, avait dénoncé le plan du président dès le 21 septembre, avant même les annonces d’Emmanuel Macron : «L’ambition de ce plan reste insuffisante pour rester sous 1,5°C de réchauffement global.»
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