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Assassinat du blogueur Vladlen Tatarski : le comité d’enquête russe annonce la fin de l’instruction

En Russie, les enquêteurs ont annoncé ce 10 octobre avoir achevé l'instruction sur l'attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg qui avait coûté la vie au blogueur et correspondant de guerre Vladlen Tatarski en avril 2023. Pour le comité d'enquête, «le crime avait fait l'objet d'une préparation longue et minutieuse en Ukraine».

Ce 10 octobre, le comité d’enquête russe a communiqué les conclusions de l’instruction de l’attentat à l’explosif du 2 avril dernier dans un café de Saint-Pétersbourg qui a coûté la vie à Vladlen Tatarski, alias Maxime Fomine, et blessé des dizaines d’autres personnes.

«Selon l’enquête, Trepova et ses complices se préparaient depuis octobre 2022 à commettre un crime, utilisant une couverture inventée par leurs mentors», a déclaré dans une vidéo Svetlana Petrenko, porte-parole du comité d’enquête russe. Celle-ci précise que la prévenue est «accusée d’attaque terroriste en groupe organisé, de trafic d’explosifs et d’engins explosifs et d’usage délibéré de faux documents».

Russie : fin de l’enquête sur l’attentat dont le correspondant de guerre Vladlen Tatarski a été victime

Daria Trepova, 26 ans au moment des faits, avait été arrêtée dans la foulée de l’attentat. Le comité anti-terroriste russe avait alors pointé du doigt une attaque «planifiée par les services spéciaux de l’Ukraine avec la participation d’agents collaborant avec le Fonds de lutte contre la corruption» d’Alexeï Navalny.

Les enquêteurs pointent du doigt l’Ukraine

La jeune femme a reconnu avoir remis une statuette remplie d’explosifs à Vladlen Tatarski, niant être au courant de son réel contenu.

Alexandre Douguine lors des funérailles de sa fille Daria à Moscou, le 23 août 2022 (illustration).

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«Suivant les instructions reçues d’Ukraine, le 2 avril 2023, elle a apporté une statuette bourrée d’explosifs dans un café du centre-ville de Saint-Pétersbourg», a rapporté Svetlana Petrenko. «Trepova l’a remise à Vladlen Tatarski. Il a été tué dans l’explosion qui a suivi [et] 52 personnes qui se trouvaient dans le café ont été blessées à divers degrés», poursuit la porte-parole du comité d’enquête. Par ailleurs, «Dmitri Kossintsev est poursuivi pénalement pour avoir dissimulé le crime de Trepova, qu’il a cachée après l’attentat dans son appartement, induisant en erreur les forces de l’ordre», ajoute-t-elle.

L’enquête a établi que «le crime avait fait l’objet d’une préparation longue et minutieuse en Ukraine» par des individus «en désaccord avec la tenue de l’opération spéciale par les forces russes», précise le comité dans un communiqué repris par l’agence TASS, soulignant que «cet acte terroriste visait à effrayer la population, à l’inciter à changer d’avis et à ne plus approuver les buts de l’opération spéciale. Il visait à discréditer les organes du pouvoir de la Fédération de Russie», peut-on lire.

Vladlen Tatarski avait en 2014 rejoint les milices du Donbass et s’était fait connaître en Russie en tant que blogueur et correspondant sur la situation dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Il était également l’auteur de plusieurs livres et cumulait plus d’un demi-million d’abonnés sur sa chaîne Telegram au moment de sa mort.

Les journalistes pro-russes dans le collimateur de Kiev

Depuis 2013 et la déstabilisation de l’Ukraine dans le sillage de l’Euromaïdan, plusieurs journalistes ont été la cible d’assassinats en raison de leurs positions pro-russes. Ce fut notamment le cas d’Oles Bouzina, présentateur ukrainien, fiché comme bien d’autres sur le site Myrotvorets, véritable kill list où sont répertoriés depuis 2014 des milliers d’«ennemis de l’Ukraine».

Initialement circoncis à l’Ukraine, ces assassinats ont également cours en Russie depuis le déclenchement de l’offensive russe. Ce fut le cas de Daria Douguina, décédée en août 2022 près de Moscou dans l’explosion d’une bombe sous sa voiture et, plus récemment, de l’écrivain Zakhar Prilépine, qui a survécu miraculeusement à un attentat semblable en mai 2023 à Nijni Novgorod.

Deux attentats derrière lesquels se trouveraient les services ukrainiens. «Tout ce que je peux dire, c’est que nous avons tué des Russes et que nous continuerons à tuer des Russes partout dans le monde jusqu’à la victoire complète de l’Ukraine», avait déclaré, lors d’une interview publiée début mai, le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, interrogé au sujet de l’assassinat de Daria Douguina.

Kyrylo Boudanov, ainsi que trois autres gradés ukrainiens, ont été inculpés pour terrorisme le 3 octobre par le comité d’enquête russe dans le cadre de nombreuses frappes de drones effectuées en Russie entre avril 2022 et septembre 2023. Quelques semaines plus tôt, à la mi-septembre, un porte-parole transgenre de l’armée ukrainienne avait qualifié dans une vidéo de «criminels de guerre» les journalistes russes, déclarant qu’ils seraient «tous traqués» et que justice serait rendue.

«Ces ennemis de la liberté et de la démocratie devront répondre de leurs crimes devant les tribunaux», avait rectifié le porte-parole, dans une autre vidéo, postée en réponse aux doutes émis par un sénateur américain. Suspendue pour cette réponse vidéo, par le ministère ukrainien de la Défense, Sarah Ashton-Cirillo avait finalement été réintégrée à l’armée ukrainienne peu de temps après.

Un porte-parole transgenre de Kiev menace les journalistes russes, levée de boucliers à Moscou

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