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Zelensky rejette toute négociation avec la Russie, le Kremlin estime que «la fatigue grandit» en Occident

Dans une interview à la télévision américaine, Zelensky a écarté toute négociation avec la Russie, en dépit de révélations selon lesquelles Washington commencerait à en évoquer la perspective auprès de Kiev. Une position inchangée du président ukrainien qui tranche avec la dégradation de la situation pour ses soldats.

«Mais à quoi joue Zelensky?», s’interrogeait sur X le 6 novembre le dirigeant des patriotes Florian Philippot. En effet, les révélations sur la réalité militaire, financière et diplomatique de l’Ukraine se succèdent et commencent à se ressembler, et pourtant la position de Volodymyr Zelensky ne bouge pas d’un iota.

«Nous manquons de personnel et la qualité de nos renforts diminue à chaque fois», confie au Times un officier ukrainien, dans un article paru ce 6 novembre, évoquant un âge moyen de «45 ans» au sein de son bataillon. Tout comme le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valeri Zaloujny quelques jours auparavant dans The Economist, les sources du Times dressent un parallèle entre le conflit actuel et la Première Guerre mondiale : le front se stabilise, malgré la contre-offensive menée par Kiev depuis le mois de juin. Pire même : toute percée ukrainienne avec des blindés relèverait «de la science-fiction», admet l’une d’elles.

L’Occident évoque des négociations avec Moscou, selon NBC

Mais qu’à cela ne tienne. «Les Etats-Unis savent que je ne suis pas prêt pour des négociations avec les terroristes», déclarait Zelensky le 5 novembre, lors d’une interview à la chaîne américaine NBC. Le président ukrainien réagissait aux révélations du même média, la veille: «des responsables américains et européens ont commencé à discuter discrètement avec le gouvernement ukrainien de ce que pourraient impliquer d’éventuelles négociations de paix avec la Russie pour mettre fin à la guerre», avait rapporté NBC. Une discussion «délicate» se serait tenue au mois d’octobre, avec la présence de représentants de 50 pays alliés à l’Ukraine. 

Zelensky a contesté le terme d’«impasse» sur le front, employé par Zaloujny auprès de The Economist, mais aussi par des officiers américains, selon NBC, lui préférant celui de «situation difficile». «Ce n’est pas un secret, nous n’avons pas de défense aérienne», a-t-il enchaîné, toujours soucieux d’obtenir une nouvelle rallonge militaire ou de nouvelles armes.

Pourtant, à Washington le débat autour du soutien sans condition à Kiev penche dorénavant en défaveur de la Maison-Blanche. L’explosion du conflit à Gaza et l’aide américaine à Israël ont déjà fait dire à Zelensky que l’attention se «détournait» de l’Ukraine. 

Peskov dénonce le pillage de l’argent donné à l’Ukraine

Du côté russe, on revendique avoir brisé la contre-offensive ukrainienne et ainsi neutralisé l’aide militaire et financière occidentale. Face à cette guerre d’attrition, le Kremlin estime qu’autant aux Etats-Unis qu’en Europe «la fatigue grandit au sujet de l’Ukraine en tant que telle, au sujet du régime de Kiev et, disons, de cette charge qu’ils ont mise sur leurs épaules». Et Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, de souligner le poids «de la prise en charge financière du régime de Kiev et de l’approvisionnement en armes, en munitions, etc.», le 5 novembre.

Peskov : l’attitude effrontée des Ukrainiens est de moins en moins appréciée par l’Occident

«Même des superpuissances économiques comme les Etats-Unis ne peuvent pas le faire indéfiniment», a-t-il ajouté auprès du journaliste de la chaine Rossiya-1, Pavel Zarubin, rappelant l’ampleur de la corruption en Ukraine. «Ils comprennent qu’une certaine partie de l’argent qu’ils donnent à l’Ukraine est tout simplement pillée», assurait le porte-parole russe.

«Les gens volent comme s’il n’y avait pas de lendemain», confiait d’ailleurs un conseiller de Volodymyr Zelensky à un correspondant du Time. Dans un article-fleuve publié le 30 octobre, le reporter Simon Shuster soulignait l’incapacité des autorités ukrainiennes à endiguer ce fléau endémique qui sévit des bureaux de recrutement jusqu’au sein des ministères, malgré d’intenses campagnes anti-corruption.

Plus encore, le Time mettait en lumière des dissensions au cœur même du palais Maryinski entre un président ukrainien obstiné à poursuivre la guerre contre la Russie et ses propres conseillers. «Même si les Etats-Unis et leurs alliés mettent en œuvre toutes les armes qu’ils ont promises, “nous n’avons pas les hommes pour les utiliser”», déclarait un proche collaborateur de Zelensky. «Nous n’avons plus d’options. Nous ne gagnons pas. Mais essaie de lui dire ça», confiait un autre conseiller à Simon Shuster, regrettant l’incapacité toujours grandissante du dirigeant ukrainien à percevoir les réalités du terrain. 

D’après le décompte tenu par le Kiel Institute for the world Economy (IFW), un think tank allemand, le total des dépenses et promesses à l’Ukraine faites entre fin janvier 2022 et fin juillet 2023 avoisinerait les 240 milliards d’euros.

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