Chroniques

L’or et le bitcoin, fers de lance d’une rébellion contre le dollar

Alors que la Réserve fédérale américaine recule, la croissance record des prix des métaux précieux et de la crypto-monnaie est un signe avant-coureur d’une transition économique.

Cet article a été initialement publié sur RT en langue anglaise par Russian Market, blogueur financier basé en Suisse. 

Le 4 décembre 2023, l'or a atteint son record historique à plus de 2 100 dollars l'once.

Sur fond d’affaiblissement du dollar, l’or atteint un nouveau sommet

L’or a franchi un cap remarquable, atteignant le 4 décembre un nouveau record historique au-dessus de 2 100 dollars, tandis que le bitcoin a franchi le seuil psychologique de 40 000 dollars, ce qui cadre avec mon objectif de fin d’année de 50 000 dollars. Alors que la reprise de Noël prend de l’ampleur, les investisseurs privilégient des actifs à haut risque.

Cette hausse remarquable est soutenue par plusieurs facteurs, notamment par l’anticipation d’une volte-face de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) vers une politique monétaire accommodante, ainsi que par l’affaiblissement du dollar. Les investisseurs ont réagi positivement aux remarques du président du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale Jérôme Powell, ce qui a inspiré la confiance dans le fait que la Banque centrale américaine a fini son resserrement monétaire, ouvrant potentiellement la voie à des baisses des taux à partir du mois de mars.

Alors que l’attrait de l’or s’intensifie avec la baisse des taux d’intérêt, le métal précieux se trouve en 2023, au milieu de ce que l’on peut qualifier de «tempête parfaite».

Reprise des marchés : optimisme à l’égard des actifs à haut risque

Parallèlement à la montée de l’or, les marchés des actions mondiales ont clôturé en novembre leur plus importante hausse mensuelle depuis trois ans. Les investisseurs se tournent avec enthousiasme vers les actifs à risque, convaincus que les principales banques centrales, dont la Réserve fédérale, gagnent du terrain dans leur lutte contre l’inflation.

Le mois de novembre a été marqué par une forte croissance des marchés boursiers, avec le S&P en hausse de 9% et le Nasdaq dépassant une montée impressionnante de 11%. Cette reprise de novembre, la plus importante depuis 1980, reflète un large optimisme quant aux réductions potentielles des taux d’intérêt et un passage vers une politique monétaire plus accommodante.

L’argent prend de l’importance, grâce à l’augmentation de la demande industrielle

Alors que l’or retient l’attention, l’argent est sur le point de connaître une résurgence notable. Bien qu’il ait été à la traîne de l’or ces dernières semaines, l’argent est négocié à son plus haut depuis juillet, clôturant les contrats à termes (futures) portant sur l’argent de mars 2024 à 25,895 dollars l’once. Le marché connaît une croissance notable de la demande industrielle pour l’argent, ce qui fait de ce dernier un actif intéressant. Les analystes soulignent l’attrait de l’argent par rapport à l’or, le ratio or-argent dépassant les moyennes historiques. Au fur et à mesure que le marché mondial s’adapte, ce rattrapage apparaît comme un point central dans le paysage évolutif des métaux précieux.

Lorsque la banque centrale effectue une transition d’une politique accommodante à une politique restrictive, elle déclenche ce que les traders appellent communément «l’instinct animal» ou, plus particulièrement, «la peur animale» de manquer la reprise de Noël. Ce phénomène, souvent appelé le syndrome FOMO (peur de manquer) pousse les traders à se débattre avec le dilemme d’expliquer le mauvais profit de leurs portefeuilles quand le marché dépasse leurs attentes.

Les premiers signes de cette transition sont manifestes à la lumière de la baisse de la valeur du dollar, entraînée par des spéculations autour de la politique de la Fed. Naturellement, ce changement est de bon augure pour les actifs à risque, en particulier les actions mèmes ou l’or numérique, sous forme de crypto-monnaies comme le bitcoin. On s’attend à ce que ces actifs prospèrent si la Fed en finit avec ses hausses des taux et met en œuvre des réductions. Il est essentiel de se rappeler que la récente tendance haussière des métaux précieux et, surtout, de l’or a commencé en pleine tension géopolitique au Proche-Orient. Les investisseurs ont cherché à se réfugier dans l’or pour se protéger de l’incertitude économique de cette période.

Les remarques de Jérôme Powell ont déclenché une importante réaction en chaîne, propulsant divers actifs vers de nouveaux sommets. L’or, en particulier, a atteint un sommet sans précédent, alors que le dollar a subi une chute brutale, ce qui reflète les attentes du marché d’une baisse imminente des taux d’intérêt.

Par conséquent, la probabilité d’un assouplissement a été fortement réévaluée, les probabilités de réduction des taux en mars atteignent un niveau record de 80%, doublant en une nuit, alors qu’elles n’étaient que de 10% début décembre. Comme l’a fait remarquer judicieusement le blog ZeroHedge, «c’était la dernière chance pour Powell de faire baisser les actions avant le 13 décembre. Aujourd’hui commence la période de black-out».

En résumé, la leçon principale à en tirer est de s’aligner sur la ligne de la Réserve fédérale, d’éviter les résistances et de profiter de la prospérité potentielle de la prochaine reprise de Noël.

Et comme le dit le proverbe américain : ne luttez pas contre la Fed !

 

 

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