Israël et le Hamas, en guerre dans la bande de Gaza, sont parvenus à un accord par l’entremise du Qatar et avec la coopération de la France pour faire entrer de l'aide humanitaire destinée à la population du territoire palestinien assiégé et des médicaments pour les otages israéliens, a annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères.
Israël et le Hamas sont parvenus à un accord, négocié par le Qatar en coopération avec la France, afin de faire entrer à Gaza de l’aide humanitaire pour les Palestiniens et des médicaments pour les otages israéliens, a annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères.
«Les médicaments et l’aide seront envoyés [ce 17 janvier] à la ville d’Al-Arich» en Égypte, «à bord de deux avions des forces armées qataries, en vue de leur transfert vers la bande de Gaza», a déclaré le porte-parole du ministère, Majed al-Ansari, cité par l’agence de presse du Qatar (QNA).
L’accord porte sur «l’entrée d’une cargaison d’aide humanitaire pour les civils dans la bande de Gaza, particulièrement dans les zones les plus touchées, en échange de la livraison de médicaments aux otages», toujours selon Majed al-Ansari.
Les médicaments sont destinés à 45 otages, a précisé la présidence française. En novembre, des besoins avaient été identifiés pour 83 d’entre eux avec l’aide des familles mais 38 ont été depuis libérés ou tués, a-t-on précisé de même source. À leur arrivée à l’hôpital de Rafah ce 17 janvier, les médicaments seront réceptionnés par le CICR, «divisés en lots», puis transférés dans la foulée vers les otages.
Cette livraison de traitements, prévus pour une durée de trois mois, constitue une première que Paris espère pouvoir renouveler tant que tous les otages n’auront pas été libérés. Elle a été coordonnée par le Centre de crise du ministère français des Affaires étrangères, qui a acheté les médicaments et les a envoyés le 13 janvier à Doha par la «valise diplomatique», a précisé son directeur, Philippe Lalliot.
Un nouveau succès pour la diplomatie qatarie
Sur les 250 personnes enlevées dans le sud d’Israël lors de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, plus de 130 manquent à l’appel, dont au moins 25 sont mortes sans que leurs corps n’aient été restitués, selon les autorités israéliennes.
Une centaine d’otages avaient été relâchés lors d’une trêve dans les combats, fin novembre, contre la libération par Israël de prisonniers palestiniens, un échange déjà négocié par l’entremise du Qatar.
Au moins un tiers des otages souffrent de maladies chroniques et nécessitent un traitement, selon un rapport publié le 9 janvier par un collectif des familles d’otages, «Bring them home now» («Ramenez-les maintenant à la maison»).
«Le Qatar a accéléré ses efforts»
«Beaucoup d’autres ont été blessés» lors de leur enlèvement et nécessitent des soins, et certains souffrent de pathologies liées aux conditions de captivité, selon le collectif.
Un diplomate au fait des pourparlers a indiqué ce 17 janvier à l’AFP que l’accord faisait suite à la visite au Qatar des familles des otages et à une rencontre avec le Premier ministre de ce pays du Golfe.
«Le Qatar a accéléré ses efforts auprès du Hamas et Israël face à la nécessité de fournir des médicaments aux otages et aux civils palestiniens à Gaza», a déclaré le diplomate sous couvert d’anonymat, soulignant que les deux parties avaient répondu favorablement.
Il a ajouté que les médiateurs travaillaient à finaliser les détails et discutaient avec des ONG internationales des aspects logistiques des livraisons, tout en précisant que ces discussions étaient distinctes des efforts déployés pour un cessez-le-feu.
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