Le magazine Challenges rapporte ce 11 février que le Président français Emmanuel Macron a reporté son voyage à Kiev et Odessa, qui devait avoir lieu les 13 et 14 février. Les participants au voyage seraient «abasourdis», selon la même source. Les projets de Paris se seraient révélés «insuffisants».
«Tout était pourtant bien ficelé. Emmanuel Macron devait aller à Odessa, visite chargée de symbole dans cette ville en partie construite par les Français, avant de rejoindre Kiev», rapporte le 11 février Challenges, informant du report de la visite du Président français en Ukraine. Celle-ci devait avoir lieu les 13 et 14 février.
Les participants au voyage «viennent tout juste» d’apprendre cette annulation, semble-t-il de dernière minute. Ils seraient «abasourdis», à en croire le magazine. «Nous sommes dans le flou le plus total», a de surcroît déclaré «l’un des organisateurs», cité par Challenges. «Et à Paris, certains diplomates ukrainiens sont aussi tombés de leurs chaises», ajoute l’article.
«J’irai moi-même en février en Ukraine», s’était engagé le dirigeant français le 16 janvier lors d’une conférence de presse où il avait aussi annoncé la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev.
«Les projets dans les tuyaux s’avéraient encore insuffisants»
L’Elysée souligne désormais que ce déplacement «n’était qu’une option», reportée «pour assurer la sécurité du président», toujours selon Challenges. Mais la présidence française indique ensuite qu’Emmanuel Macron aurait souhaité «muscler» l’aide française : «en clair, les projets dans les tuyaux s’avéraient encore insuffisants».
Selon le classement du Kiel Institute, la France pointe au douzième rang pour son aide à l’Ukraine. Macron devait officialiser la venue en Ukraine de l’Agence française pour le développement (AFD) et annoncer un fonds de 200 millions d’euros versés en dons pour des «projets civils réalisés par des PME françaises».
Paris est d’ailleurs critiqué, notamment par Berlin, pour l’insuffisance de son aide, selon des révélations du Financial Times en janvier. Bruxelles a ainsi lancé un audit sur les quantités d’armements que les États membres avaient fourni à Kiev depuis le début de l’offensive russe.
Aucune nouvelle date arrêtée
«Aujourd’hui, aucune nouvelle date de voyage en Ukraine n’est arrêtée», conclut Challenges, qui souligne que la fin du mois de février verra le salon de l’agriculture en France, crucial pour l’Elysée après la fronde des agriculteurs ces dernières semaines. «L’Ukraine risque d’attendre encore un peu», estime le magazine.
De son côté, Moscou a dénoncé depuis la mi-janvier l’implication croissante de la France en Ukraine, fustigeant notamment les livraisons d’armes et la présence de «mercenaires» français sur le front.
L’ambassadeur de Russie convoqué au Quai d’Orsay, il dénonce l’«implication croissante» de Paris en Ukraine