Alors que les rivalités entre tribus Sikin, Ambulin et Kaekin ont fait au moins une cinquantaine de morts, le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée a promis d'agir avec force contre ce «terrorisme intérieur».
Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée a promis d’user de la manière forte ce 20 février contre ce qu’il a qualifié de «terrorisme intérieur» au lendemain d’un nouveau bain de sang dans la région des hauts plateaux.
Des rivalités tribales ont fait entre 49 et 64 morts près des localités de Wabag et Wapenamanda (nord) à quelque 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale Port Moresby, où des conflits ancestraux opposent notamment des tribus Sikin, Ambulin et Kaekin. Ce bilan encore provisoire des autorités pourrait s’aggraver avec la découverte d’autres victimes dans la zone.
Le Premier ministre James Marape s’est adressé au Parlement et a promis d’agir après que les images de corps mutilés et ensanglantés entassés le long d’une route ont horrifié le pays.
Selon le Premier ministre, la première menace de l’île est «l’anarchie»
«Nous savons que la menace numéro un à laquelle nous sommes confrontés est l’anarchie», a déclaré le chef du gouvernement. «La croissance économique comme tout le reste est superflue» sans la sécurité, a-t-il ajouté.
Sous pression, James Marape a promis que de nouvelles mesures anti-terroristes seraient prochainement présentées au Parlement.
L’objectif est de réprimer le financement et l’incitation au terrorisme, de renforcer les moyens de surveillance de la police mais aussi de créer des «zones de police spéciales» dans la région des hauts plateaux.
Endémiques depuis des siècles dans cette partie de l’île, les affrontements tribaux ont gagné en intensité ces dernières années avec l’afflux d’armes automatiques et de mercenaires.
La population de Papouasie-Nouvelle-Guinée a plus que doublé depuis 1980, accentuant la pression sur les terres et les ressources tout en exacerbant les rivalités tribales.
Le gouvernement craint des vendettas entre les différentes tribus
Sans lien avec ces violences en brousse, les deux plus grandes villes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont été secouées en janvier par des émeutes qui ont fait au moins 16 morts.
Cette flambée de violence a touché Port Moresby la capitale et Mae à 300 kilomètres au nord après des manifestations anti-gouvernementales de soldats, policiers et gardiens de prison en colère contre des baisses inexpliquées de salaires.
James Marape a aussi appelé les proches des victimes à ne pas se faire justice eux-mêmes. «J’exhorte nos jeunes là-bas : en aucun cas vous ne devez vous rendre sur une autre terre tribale», a-t-il lancé. Dans le passé, ce type d’appel a généralement été peu suivi d’effets.
Il a rejeté en revanche les appels de l’opposition à limoger le chef de la police. «Nous avons changé de chef de la police comme de sous-vêtements», a-t-il critiqué, évoquant les nombreuses rotations à la tête de la police ces dernières années qui ont, selon lui, déstabilisé les forces de l’ordre.
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