En déplacement au Brésil à l'occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, Sergueï Lavrov a rencontré le 22 février le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Leurs échanges ont notamment porté sur l'agenda international et la réforme des institutions de gouvernance mondiale.
Le président brésilien a reçu le chef de la diplomatie russe le 22 février, une rencontre annoncée par un communiqué publié sur le site de la présidence. La rencontre avait lieu dans la foulée de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Rio de Janeiro, G20 dont la présidence revient cette année au Brésil.
Lavrov a transmis le soutien de Vladimir Poutine, relate le communiqué brésilien. Lula a quant à lui confirmé sa participation au sommet des BRICS prévu à Kazan en octobre prochain, alors que la présidence de l’organisation revient cette année à la Russie.
La diplomatie russe a souligné pour sa part que les discussions entre les deux hommes avaient porté sur le développement des relations bilatérales, dont la préparation de la «douzième commission intergouvernementale sur les relations commerciales» et d’une «commission de haut niveau» visant toutes deux à doper les échanges entre les deux pays. L’intensification des liens dans les domaines sportifs et des sciences humaines “a été salué”, précise dans son communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Les deux pays ont affirmé vouloir profiter de la concomitance des présidences du G20 et des BRICS respectivement par le Brésil et la Russie ; ils ont ajouté avoir l’intention de coordonner leur travail dans le cadre des BRICS, du G20 et de l’ONU pour «réformer les institutions de gouvernance globale» afin que celles-ci «reflètent le poids croissant des pays du Sud global dans l’économie et la politique mondiales». Une thématique chère à Moscou comme à Brasilia.
Coopération entre Moscou et Brasilia sur les questions globales
En outre, Lula da Silva a souligné «l’importance d’une nouvelle gouvernance globale pour résoudre des problèmes globaux» ; et de citer parmi ceux-ci l’intelligence artificielle et le changement climatique.
Le communiqué russe souligne également des «similitudes» de points de vues concernant la crise palestinienne. Lavrov et Lula ont ainsi rappelé la nécessité pour le Conseil de sécurité d’exiger un cessez le feu immédiat et de régler les questions humanitaires. Enfin, les deux pays sont favorables à enlever les obstacles à l’exécution de la décision des Nations unies relative à la création d’un État palestinien.
Quant au dossier ukrainien, le président brésilien a appelé à «une régulation du conflit sur la base des préoccupations légales de toutes les parties en matière sécuritaire» et souligné «la futilité des initiatives unilatérales et des ultimatums».
Lors d’une réunion des sherpas des BRICS le 31 janvier dernier, Sergueï Lavrov avait déclaré que les BRICS visaient une «transformation en profondeur des relations internationales», un monde «plus démocratique et multipolaire, reflétant la diversité culturelle et le droit de chaque peuple à disposer de lui-même».
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