Une base américaine présente illégalement dans le nord-est de la Syrie a été visée le 21 avril par cinq tirs de roquettes effectués depuis l'Irak, rapporte Reuters. Après plusieurs mois d'interruption en raison de négociations entre Bagdad et Washington sur le départ des troupes occidentales, la menace d'une reprise des attaques réapparaît.
C’est la première attaque contre les forces américaines depuis le mois de février dans la région. Il y a deux mois, les groupes armés liés à l’Iran avaient mis un terme à leurs tirs contre les bases américaines. Mais ce 21 avril, la base américaine de Zummar, dans le nord-est de la Syrie, a subi cinq tirs de roquettes, selon Reuters qui cite deux sources sécuritaires irakiennes et un officiel américain.
Ce dernier a décrit une «attaque manquée à la roquette», toujours selon l’agence, qui précise ignorer si les tirs avaient atteints la base ou s’ils avaient été neutralisés avant de la toucher. Aucun soldat américain n’aurait été blessé, a-t-il précisé.
Un avion de la coalition dirigée par les États-Unis a ensuite mené une frappe contre l’origine du tir.
Selon les sources sécuritaires irakiennes de Reuters, c’est un « petit camion équipé d’un lance-roquettes fixé à l’arrière » qui a tiré de Zummar, à la frontière avec la Syrie. Toujours selon les mêmes sources, le camion a été détruit et saisi pour l’enquête.
Cette attaque intervient 24 heures après la visite du Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani à Washington, où il a été reçu par le président Joe Biden.
«La Résistance islamique a pris la décision de revenir à l’action militaire»
Dans un communiqué publié sur Telegram ce 22 avril, un groupe affilié au Kataib Hezbollah a fait savoir que «la Résistance islamique a pris la décision de revenir à l’action militaire», du fait de l’absence de progrès des négociations qui devaient mener au départ des troupes de la coalition occidentale. En janvier dernier, le Premier ministre irakien donnait le coup d’envoi de discussions avec Washington portant sur l’avenir de la coalition antijihadistes, Bagdad espérant une «réduction progressive» des soldats étrangers sur son sol. Les attaques contre les bases américaines s’étaient interrompues durant le début de ces négociations.
«Il n’y a aucune intention étrangère de quitter l’Irak », ajoute le groupe lié au Kataib Hezbollah, indiquant que «ce qu’il s’est passé il y a peu de temps est un début qui doit s’intensifier».
La sécurité irakienne, citée par Reuters, indique que les forces du pays ont lancé une «vaste opération de recherche» pour traduire les auteurs en justice.
Les États-Unis déploient environ 2 500 soldats en Irak et près de 900 illégalement en Syrie voisine, engagés au sein de la coalition occidentale. Ces derniers sont notamment stationnés à l’est de l’Euphrate et empêchent le gouvernement syrien de reprendre le contrôle des zones pétrolifères.
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