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Géorgie : la tension monte à Tbilissi, sur fond d’examen de la loi sur les agents de l’étranger

Après une nuit marquée par de violents heurts avec les forces de l’ordre, les opposants au projet de loi «sur la transparence de l'influence étrangère», examiné au Parlement géorgien, ont dressé ce 1er mai des barricades devant le bâtiment législatif.

Manifestation à Tbilissi le 15 avril (image d'illustration).

Géorgie : les militants pro-européens manifestent à Tbilissi sur fond de projet de loi sur les «agents de l’étranger»

La tension ne retombe pas devant le Parlement géorgien, à Tbilissi. Au lendemain d’une nouvelle soirée de manifestations, marquée par de violents heurts avec les forces de l’ordre, les opposants à la loi «sur la transparence de l’influence étrangère» ont érigé ce 1er mai des barricades devant le bâtiment législatif.

Jusqu’à tard dans la nuit, manifestants et policiers antiémeute se sont affrontés à coup de jets de projectiles pour les uns et de canons à eau et gaz lacrymogène pour les autres. Six policiers ont été «grièvement blessés», a déclaré lors d’un point de presse le chef adjoint du ministère de l’Intérieur Alexandre Darakhvelidze. Celui-ci a également annoncé l’arrestation de 63 personnes. 

Dans l’après-midi du 30 avril, les députés géorgiens ont débattu en deuxième lecture du projet de loi sur les agents étrangers. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, espère le faire voter d’ici à la mi-mai. Ce texte doit faire l’objet de trois lectures au Parlement et être ratifié par la présidence. Il vise à obliger les médias et ONG recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère.

Les partisans du parti au pouvoir ont aussi manifesté

Les critiques du projet de loi l’ont qualifié de «loi russe», affirmant qu’il s’inspirait de la législation adoptée par Moscou en 2012. Rêve géorgien a pour sa part insisté sur le fait qu’il s’inspirait de la loi américaine sur l’enregistrement des agents étrangers de 1938, dans une version bien moins stricte.

Le 29 avril, à l’appel de Rêve géorgien, des milliers de personnes s’étaient rassemblées devant le Parlement en soutien au texte. «Le financement non transparent des ONG est le principal instrument pour la nomination d’un gouvernement géorgien depuis l’étranger», a déclaré Bidzina Ivanishvili, le président du parti, s’adressant à la foule.

Les opposants soutenus par Bruxelles

Les opposants au texte ont quant à eux reçu le soutien de Bruxelles, où ce texte est jugé contraire aux aspirations d’adhésion de Tbilissi au bloc européen. «Je veux être clair : ce projet de loi voté au Parlement ne rapproche pas la Géorgie de l’UE, bien au contraire», avait déclaré le 19 avril à Euronews le président du Conseil européen, Charles Michel. «Nous sommes déçus que ce gouvernement ait pris une telle décision», avait ajouté le responsable européen.

Au printemps 2023, des manifestations qui avaient tournées à l’émeute avaient déjà eu lieu, poussant Rêve géorgien à retirer le texte.

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