L'armée israélienne a annoncé vouloir évacuer plus de 100 000 Gazaouis vers des zones humanitaires en vue d'une probable intervention terrestre à Rafah pour éliminer les derniers bataillons du Hamas. Les deux ennemis n'ont pas trouvé d'accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne a commencé à demander aux civils de rejoindre des zones humanitaires. Le porte-parole arabophone de Tsahal Avichai Adraee a déclaré le 6 mai dans un message sur X que les civils de Rafah devaient rejoindre une zone humanitaire située à al-Mawasi.
«Un appel urgent à tous les habitants et personnes déplacées de la municipalité d’Al-Shouka et des quartiers – Al-Salam, Al-Jeneina, Tabet Ziraa et Al-Byouk dans la région de Rafah dans les blocs : 10-16, 28, 270», a-t-il précisé en indiquant: «L’armée israélienne agira avec une force extrême contre les organisations terroristes dans vos zones de résidence». Prévenant les personnes qui resteront sur place, il a affirmé que «quiconque est proche d’organisations terroristes met sa vie et celle de sa famille en danger». Son message est accompagné d’une carte et d’une vidéo explicative afin que les civils évitent certaines zones de combats.
Selon l’armée israélienne, près de 100 000 Gazaouis se trouvant à Rafah vont être évacués dans d’autres zones de l’enclave. Les habitants ont commencé à recevoir des SMS et des flyers leur indiquant la marche à suivre pour rejoindre les zones humanitaires. Selon Tsahal, les lieux de refuge comprennent «des hôpitaux de campagne, des tentes et des quantités accrues de nourriture, d’eau, de médicaments et de fournitures».
«Rien ni personne n’empêchera Israël de vaincre ses ennemis», a martelé le Premier ministre israélien lors de la cérémonie de Yom Hashoah à Yad Vashem dans la soirée du 5 mai. Depuis plusieurs mois, Benjamin Netanyahou menace ouvertement d’intervenir à Rafah pour éliminer les derniers bataillons du Hamas.
Le Hamas «toujours désireux de parvenir à un accord global qui garantisse le retrait des troupes»
Le communiqué de l’armée de l’État hébreu rappelle également que «Tsahal poursuit le Hamas partout dans la bande de Gaza jusqu’à ce que tous les otages qu’ils détiennent en captivité soient de retour chez eux».
Alors que l’opération de l’armée israélienne se profile à Rafah, les médiateurs s’activent pour éviter une intervention dans le sud de l’enclave gazaouie. Le directeur de la Cia William Burns était en Egypte le 4 mai, au Qatar le 5 et doit se rendre en Israël le 6 pour s’entretenir avec le chef du Mossad David Barnea et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, a rapporté un article d’I24.
Une délégation du Hamas était pour sa part au Caire pour transmettre sa réponse le 5 mai. Selon un article de la CNN en arabe, le leader politique Ismaël Haniyeh a déclaré dans un communiqué que «le Hamas est toujours désireux de parvenir à un accord global et cohérent qui mette fin à l’agression et garantisse le retrait des troupes». Une position incompatible avec celle de l’État hébreu qui ne compte pas se retirer de Gaza tant que le mouvement palestinien ne sera pas totalement vaincu.
Le 5 mai, trois soldats israéliens ont été tués par des tirs de mortiers au point de passage de Kerem Shalom. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, 266 soldats ont été tués depuis le lancement de l’opération terrestre à Gaza le 27 octobre.
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