Alors qu’une offensive israélienne à Rafah se dessine, des dizaines de milliers de personnes auraient fui la ville ces derniers jours, ont annoncé ce 10 mai les Nations unies. Selon l’AFP, au lendemain de l’arrêt des négociations au Caire, Tsahal a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza.
«Quelque 30 000 personnes fuient la ville chaque jour», a indiqué le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) pour Gaza, Georgios Petropoulos, cité par l’AFP, précisant que «la plupart de ces gens ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises» depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël. Aux premières heures, ce 10 mai, l’agence de presse française faisait état de «tirs d’artillerie israéliens vers Rafah, à la frontière égyptienne».
«Alors que les bombardements des forces israéliennes s’intensifient sur Rafah, les déplacements forcés se poursuivent», a pour sa part annoncé l’UNRWA, estimant à «environ 110 000» le nombre de personnes ayant fui la ville «en quête de sécurité». «Mais aucun endroit n’est sûr dans la bande de Gaza et les conditions de vie sont atroces», a ajouté l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
As Israeli Forces bombardment intensifies in #Rafah, forced displacement continues.@UNRWA estimates around 110,000 people have now fled Rafah looking for safety. But nowhere is safe in the #GazaStrip & living conditions are atrocious.
The only hope is an immediate #Ceasefirepic.twitter.com/gZ4QwetlBF
— UNRWA (@UNRWA) May 10, 2024
Sur le front diplomatique, les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu semblent au point mort. Le 9 mai, Al-Qahera News, citant une source de haut rang, avait rapporté que les délégations du Hamas et d’Israël avaient quitté Le Caire, après un round de négociations de deux jours. «Les efforts égyptiens et des médiateurs se poursuivent pour rapprocher les points de vue des deux parties» afin de parvenir à un cessez-le-feu, a précisé ce média réputé proche du renseignement égyptien.
«Si nécessaire, nous nous battrons avec nos ongles», assure Netanyahou
«Si nous devons être seuls, nous le serons», a lancé, le même jour, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dans un message vidéo, assurant que les Israéliens étaient «déterminés et unis pour vaincre [leurs] ennemis et ceux qui veulent [les] détruire». «J’ai dit que si nécessaire, nous nous battrons avec nos ongles», a poursuivi le chef du gouvernement israélien, au lendemain des menaces de Joe Biden de suspendre des livraisons d’armes offensives si l’État hébreu lançait une opération militaire de grande ampleur à Rafah.
«Tsahal dispose d’armements pour accomplir ses missions, y compris à Rafah», a de son côté assuré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse, également le 9 mai.
Depuis plusieurs mois, Benjamin Netanyahou martèle son intention d’intervenir à Rafah, où selon Israël le Hamas aurait regroupé «quatre bataillons». Selon les estimations de l’ONU, 1,4 million de Palestiniens, majoritairement des réfugiés, vivent actuellement dans cette ville du sud de la bande de Gaza après sept mois de bombardements et de combats dans l’enclave.
Le 6 mai, le Hamas avait donné son feu vert à une proposition présentée par les médiateurs qui comprend, selon le mouvement, une trêve en trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, incluant un retrait israélien de Gaza ainsi qu’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens en vue d’un «cessez-le-feu permanent». Mais Israël avait rétorqué que cette proposition était «loin de ses exigences» et réitéré son opposition à tout cessez-le-feu définitif tant que le Hamas ne sera pas «vaincu».
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