Alors que les forces ukrainiennes perdent du terrain, Kiev a exhorté Washington à lui fournir des renseignements sur des cibles en Russie, ainsi qu’à lever ses restrictions sur l’utilisation des armes américaines pour frapper le sol russe. Une demande qu’«ont commencé à l'examiner» les responsables de l'administration Biden.
Les Ukrainiens ont demandé à l’administration Biden de fournir davantage de renseignements sur les positions des forces russes en Russie ainsi que sur des cibles militaires dans le pays, ont rapporté le 17 mai le New York Times (NYT) ainsi que le Wall Street Journal (WSJ). Les Ukrainiens auraient également demandé le feu vert des États-Unis pour effectuer des frappes en Russie avec les armes qu’ils leur ont livrées.
«Ils ont demandé de l’aide pour frapper la Russie», a déclaré le général Charles Quinton Brown Jr, chef d’État-major des armées des États-Unis, cité par les deux médias. Propos tenus par l’officier le plus haut gradé des États-Unis lors d’un voyage en Europe. Selon cette même source, cette demande d’aide ukrainienne n’était «pas spécifique à un système d’armes».
Concernant la levée de l’interdiction de frapper en Russie, le NYT confie qu’un groupe de députés ukrainiens aurait fait le déplacement à Washington afin de plaider leur cause auprès de membres du Congrès. La position de l’administration américaine demeurerait toutefois «inchangée», tant sur les armes que sur les renseignements, selon le New York Times. Le tout afin d’éviter toute escalade, rappelle le média.
«La dernière demande a été formulée ces derniers jours, ont indiqué des responsables, et les dirigeants de l’administration ont commencé à l’examiner. Des appels similaires ont été rejetés dans le passé», relate le quotidien new-yorkais. Pour autant, comme le rappellent les deux médias américains, les Ukrainiens ont déjà accès à un large éventail de données fournies par les services occidentaux, telles que des données satellitaires. Des données qu’ils peuvent déjà, d’eux-mêmes, exploiter pour frapper en Russie.
Par ailleurs, le territoire russe, au regard notamment des États-Unis, ne concerne pas les régions du Donbass ni celle de Zaporojié et de Kherson, même chose concernant la Crimée. Des territoires que les Ukrainiens bombardent déjà avec les armes occidentales, notamment américaines. Lors de sa visite à Kiev, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a lui-même laissé entendre que l’Ukraine pourrait étendre ses frappes.
«Nous n’avons pas encouragé ou favorisé les frappes hors d’Ukraine, mais en fin de compte, c’est à l’Ukraine de prendre ses décisions sur la manière dont elle mène cette guerre», a-t-il déclaré le 15 mai. «Nous n’encourageons ni ne permettons les frappes sur le territoire russe», avait toutefois nuancé, le lendemain, le porte-parole de la diplomatie américaine Vedant Patel.
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