Le candidat souverainiste a attaqué frontalement le président sortant au sujet de l'affaire McKinsey, estimant le scandale suffisamment grave pour l'empêcher de solliciter un nouveau mandat à la tête de l'Etat.
L’affaire McKinsey continue à faire l’objet de vives dénonciations de la part des opposants à Emmanuel Macron, et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan n’a pas fait exception. Invité sur France Inter ce 28 mars, il a estimé que le «milliard d’euros» par an dépensé par l’Etat pour s’offrir les prestations de cabinets de conseil, notamment pour mettre en place la campagne vaccinale, constitue «un scandale d’Etat», dont le président sortant devrait tirer toutes les conséquences.
«Dans une démocratie normale, Emmanuel Macron ne pourrait même pas se représenter», a asséné le candidat à la présidentielle, évoquant «un conflit d’intérêts majeur» et une situation «moralement inacceptable».
«Il ne comprend pas ce que c’est que l’Etat impartial, […] qu’on n’a pas à dépenser 500 000 euros pour une note sur le métier d’enseignant, qu’on n’a pas à dépenser 4 millions d’euros pour réduire les APL [allocations personnalisées de logement] des étudiants, qu’on n’a pas à faire des jeux de bateau pirate où chaque participant s’identifie à des personnages», a-t-il énuméré, avant de préconiser une enquête sur les conflits d’intérêts. «Un président de la République doit défendre des valeurs», s’est insurgé Nicolas Dupont-Aignan, s’offusquant de l’intervention de «consultants américains» à la place de hauts fonctionnaires français, au profit de «copains» du chef de l’Etat.
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— France Inter (@franceinter) March 28, 2022
L’attaque du candidat souverainiste s’ajoute à celles du Rassemblement national et de la France Insoumise, les deux formations ayant également vivement critiqué le recours aux services du cabinet de consultants, tandis qu’Emmanuel Macron a invité ceux qui souhaiteraient prolonger la contestation sur ce sujet à saisir la justice pénale, sortie que Nicolas Dupont-Aignan a dénoncée comme une marque de «mépris». Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, n’a lui pas hésité à assimiler les critiques sur ce recours au privé à une forme de «complotisme».
Nicolas Dupont-Aignan s’est par ailleurs dit opposé à la réforme des retraites proposée par le président sortant et a annoncé qu’il nommerait Didier Raoult au ministère de la Santé s’il venait à remporter l’élection, le jugeant qualifié pour «faire le ménage dans les conflits d’intérêts».
Dupont-Aignan s’indigne du «mépris» de Macron et prône un débat entre candidats volontaires