En désaccord avec la direction notamment sur la question de la revalorisation salariale, la CGT a appelé à un rassemblement devant le siège de Sanofi. La manifestation a donné lieu à des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre.
A la suite d’un mouvement de grève entamé depuis plusieurs jours dans le groupe français, un rassemblement s’est tenu ce 23 novembre devant le siège France de l’entreprise à Gentilly, à l’appel de la CGT, rejointe par la CFDT, FO et SUD.
La manifestation devait coïncider avec la tenue de négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires, convoquées par la direction. Cette dernière avait initialement proposé 3,5% d’augmentation et une prime de 1 000 euros, des propositions rejetées par les syndicats, qui réclament des hausses salariales suffisantes pour compenser l’inflation. La CGT demande l’embauche de deux tiers des précaires présents dans le groupe, une augmentation de 10% des salaires pour 2023, et un rattrapage de 5% sur l’année 2022 avec effet rétroactif.
La manifestation a donné lieu à des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants, qui ont réussi à pénétrer à l’intérieur du site.
Tensions en cours au siège de #Sanofi
Les grévistes tentent de forcer un cordon de CRS pour envahir le siège. Utilisation des gazeuses et des matraques pic.twitter.com/6uP9kRpbe4
— QG le média libre (@LibreQg) November 23, 2022
«Il y a eu quelques bousculades avec les forces de l’ordre, au final les manifestants ont réussi à rentrer, il n’y a pas eu de dégradations mais la direction a refusé de les recevoir», a indiqué à l’AFP Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT chez Sanofi.
Les salariés de #Sanofi envahissent le siège du groupe malgré un dispositif policier très important
Des CRS se déploient a l'intérieur du site pic.twitter.com/87kazPRq6i
— QG le média libre (@LibreQg) November 23, 2022
La direction, qui n’avait pas officiellement réagi en fin d’après-midi, devrait faire de nouvelles propositions dans les prochaines heures.
Des élus étaient présents aux côtés des manifestants, comme les députés LFI Thomas Porte et Mathilde Panot, qui a écrit sur Twitter : «4 milliards aux actionnaires, des suppressions de postes à ne plus finir, une perte de la souveraineté sanitaire du pays.»
🔴 GRÈVE À SANOFI
Mobilisation des salarié.e.s devant le siège à Gentilly et 13 autres sites en France.
4 milliards aux actionnaires, des suppressions de postes à ne plus finir, une perte de la souveraineté sanitaire du pays.
Augmentez les salaires, embauchez les précaires ! pic.twitter.com/0VSlXqmMFD
— Mathilde Panot (@MathildePanot) November 23, 2022
«500 millions d’aides publiques. 1 750 postes supprimés. C’est Sanofi rien qu’en 2021», a réagi sur Twitter le député LFI François Ruffin, qui a souvent interpellé Sanofi dans l’Hémicycle.
4 milliards en dividendes.
500 millions d'aides publiques.
1750 postes supprimés.
C'est Sanofi rien qu'en 2021.Et ils proposent 3% d'augmentation à leurs salariés, moitié moins que l'inflation. 13 sites sont en grève pour faire redescendre sur terre ces psychopathes du profit.
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) November 23, 2022
Le mouvement de grève touche désormais plus de 14 sites en France, selon la CGT. Des blocages ont lieu dans certains de ces sites, comme celui de Val-de-Reuil (Eure), spécialisé dans les vaccins. Selon la direction de Sanofi, environ un millier de salariés étaient en grève sur les sites français le 22 novembre, et quelque 600 ce 23 novembre.
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