La diplomatie américaine a refusé de commenter les exigences de Moscou pour un retour dans l’accord céréalier. L’ambassade russe à Washington dénonce le «manque de volonté» des Etats-Unis de débloquer la situation.
Le refus, à Washington, de commenter les demandes de Moscou pour réintégrer l’initiative de la mer Noire passe mal côté russe. Le refus américain de se positionner «démontre clairement le manque de volonté des Etats-Unis de discuter le déblocage de l’acheminement des produits agricoles russes», a dénoncé ce 6 septembre l’ambassade de Russie aux Etats-Unis.
Plus tôt dans la journée, lors d’un point presse, le porte-parole adjoint du Département d’Etat avait systématiquement éludé les demandes de commentaires sur les pourparlers entre Ankara et Moscou. «La décision de la Russie de mettre fin à sa participation à l’Initiative céréalière de la mer Noire nuit aux communautés vulnérables à l’insécurité alimentaire dans le monde entier», s’est contenté de répondre Vedant Patel, interrogé sur les «exigences» de Moscou.
«Je n’ai aucune annonce à faire et je ne vais certainement pas me prononcer sur les processus délibératifs en cours», a-t-il insisté, lors de sa réponse à la question suivante. «Ce que je peux dire, c’est que nous souhaitons que l’Initiative céréalière de la mer Noire soit à nouveau opérationnelle», a-t-il encore déclaré à l’occasion d’une autre question sur la rencontre Erdogan-Poutine, saluant les «efforts» d’Ankara «pour tenter de convaincre la Russie de réintégrer» l’accord.
«Cela confirme une fois de plus que les États-Unis ne souhaitent pas faciliter les expéditions de produits agricoles russes à l’étranger», a taclé l’ambassade russe dans son communiqué «Ce sont les sanctions occidentales qui empêchent les pays dans le besoin d’acheter nos produits alimentaires», poursuit la représentation diplomatique russe.
L’Ukraine doit assouplir sa position, selon Erdogan
La veille de ce point presse washingtonien, les présidents russe et turc s’étaient rencontrés à Sotchi. Dans la cité balnéaire russe, les deux chefs d’Etat ont échangé sur le rétablissement de l’Initiative de la mer Noire. Un projet cher à Recep Tayyip Erdogan, qui avait permis la signature de ces accords en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies. Un an plus tard, après avoir mis en garde des mois durant, la Russie s’est finalement retirée de ce deal, estimant que la partie la concernant n’avait pas été respectée.
Moscou exige, notamment, la levée des sanctions occidentales sur ses exportations d’engrais et de produits alimentaires, la reconnexion au système Swift de Rosselkhozbank – une banque publique d’investissement dans le secteur agricole – ou encore la reprise des livraisons de matériel agricole et de pièces détachées.
«Nous ne sommes pas contre un accord, nous sommes prêts à y revenir immédiatement, dès que les promesses qui ont été faites envers la Russie seront satisfaites», avait réitéré Vladimir Poutine le 4 septembre, lors d’une conférence de presse commune avec Recep Tayyip Erdogan. «Encore une fois, je ne vais tout simplement pas entrer dans les détails des engagements diplomatiques», a insisté le porte-parole américain auprès des journalistes lorsque ceux-ci l’ont interrogé sur les propos du président turc, qui avait concédé à Sotchi que l’Ukraine «devrait assouplir son approche» afin que l’accord céréalier retourne sur les rails.
Accord céréalier : «Les pays occidentaux nous ont trompés», estime Poutine