L'Iran a accueilli de manière positive le projet de compromis présenté par l'Union européenne fin juillet, estimant qu'il était de nature à relancer les négociations autour de son programme nucléaire, gelées depuis plusieurs mois.
L’Iran s’est montré le 1er août «optimiste» sur la reprise des discussions sur le dossier nucléaire iranien après l’examen d’un projet de compromis soumis fin juillet par l’Union européenne et destiné à débloquer la situation, au point mort depuis mars. «Nous restons optimistes sur le processus de négociation qui nous permettra d’aboutir à un résultat logique et raisonnable», a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, au cours de sa conférence de presse hebdomadaire tenue le 1er août 2022.
Cette déclaration intervient après que le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien, Josep Borrell, a soumis le 26 juillet dernier un projet de compromis et a appelé les parties engagées dans les pourparlers à Vienne à l’accepter, afin d’éviter une «dangereuse crise».
Pour Téhéran, Washington doit montrer sa volonté de relancer les discussions
«Après l’examen du texte proposé [par Josep Borrell], il est possible que dans un proche avenir nous puissions parvenir à une conclusion concernant le calendrier des négociations», a indiqué Nasser Kanani. «Nous assisterons probablement à un nouveau cycle de négociations. Mais […] cela dépend entièrement de la volonté de l’autre côté, en particulier du côté américain», a-t-il poursuivi. Le 27 juillet, au lendemain de la présentation du projet européen, Téhéran avait appelé les Etats-Unis à montrer «dans la pratique» leur volonté de relancer l’accord nucléaire. Washington «doit montrer qu’il est prêt à un accord raisonnable, logique et durable», a renchéri le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les pourparlers à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 n’avaient pas progressé d’un iota depuis mars, après plus d’un an de discussions. En avril, le ministre iranien des Affaires étrangères avait accusé les Etats-Unis de chercher à «imposer de nouvelles conditions» lors des pourparlers de Vienne. Fin juin, le Qatar a organisé des pourparlers indirects entre l’Iran et les Etats-Unis – qui se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump – dans l’espoir de remettre le processus de Vienne sur les rails, mais ces discussions ont été interrompues après deux jours sans aucune avancée.
Selon Josep Borrell, le texte proposé par l’UE «aborde tous les éléments essentiels et comprend des compromis durement gagnés par toutes les parties». En particulier, il traite «en détail» de la levée des sanctions imposées à l’Iran et des mesures à adopter pour rétablir le pacte nucléaire dit Plan d’action global conjoint (JCPoA). Conclu par l’Iran et six puissances (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), le JCPoA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, régulièrement accusé de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales qui frappent l’économie iranienne.
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