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Accords de Minsk : neuf ans après, Zakharova dénonce la duplicité des Occidentaux

Le 12 février 2015 marquait la signature des accords de Minsk II, censés permettre un règlement pacifique à la crise qui a suivi le coup d'Etat de l'Euromaïdan. Mais selon la diplomatie russe, la France et la Russie, cosignataires des accords, ne poursuivaient pas les mêmes objectifs.

«Il y a neuf ans, grâce aux efforts titanesques des intermédiaires, un “ensemble de mesures visant à la mise en œuvre des accords de Minsk” a pu être trouvé», a rappelé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova le 14 février, lors de son briefing hebdomadaire. Elle a ajouté que ces accords étaient censés «mettre un terme à la guerre civile» que Kiev avait déclenchée «contre son propre peuple dans le sud-est de l’Ukraine».

«Une chance unique de préserver la paix»

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Signés le 12 février 2015, les accords de Minsk II mettaient en place un nouveau cessez-le-feu suite à l’échec des accords de Minsk I du 5 septembre 2014. Minsk II a été signé selon le format dit «Normandie», regroupant Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et des représentants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

«Cet ensemble de mesures a été approuvé par la résolution 2203 du Conseil de sécurité de l’ONU», a rappelé la diplomate, devenant le «fondement unique » de la résolution du problème ukrainien et une «part inaliénable du droit international». Selon Zakharova, il s’agissait d’une «chance unique de préserver la paix en Ukraine» mais, regrette-t-elle, «le régime de Kiev l’a laissée échapper». 

«Face à ce sabotage des mesures d’application», a encore dénoncé la diplomate, «leurs garants européens n’ont pas eu la réaction que l’on aurait été en droit d’attendre d’eux», et ce malgré les nombreuses alertes formulées selon elle par Moscou.

Berlin et Paris «ont agi en connaissance de cause»

«Paris et Berlin cherchaient (…) à préparer les forces ukrainiennes à un conflit armé avec la Russie». Le 7 décembre 2022, la chancelière allemande avait révélé  dans une interview à l’hebdomadaire allemand Die Zeit que les accords de Minsk n’avaient servi qu’à donner du temps à l’Ukraine (…) un temps qu’elle a utilisé pour se renforcer comme elle le fait aujourd’hui». Et Merkel de préciser qu’il était alors «évident» pour elle que «le conflit allait être gelé, mais que cela [allait] justement donner un temps précieux à l’Ukraine».

Des intentions confirmées par François Hollande quelques semaines plus tard, piégé en avril 2023 par les imitateurs russes Vovan et Lexus, se faisant passer pour Petro Porochenko. «Angela Merkel a eu raison de dire que [les Accords de Minsk avaient été une “tentative” de donner le temps à Kiev de se renforcer militairement], parce que tout le monde pensait que Poutine voulait gagner du temps, or c’était [notre volonté] pour donner à l’Ukraine une possibilité […] d’améliorer ses capacités militaires : c’était précisément la raison qui nous a poussés à défendre les accords de Minsk», aurait affirmé l’ex-président de la République française.

Des révélations sept ans après qui font dire à Zakharova que la France et l’Allemagne avaient alors «agi en connaissance de cause». Elle a souligné que face à la menace pesant sur les populations russophones du Donbass, la Russie n’avait «d’autre choix» que de lancer l’opération spéciale pour les protéger : «nous ne pouvions pas les laisser se faire massacrer par les égorgeurs bandéristes», a conclu la diplomate.

Lors de son interview très médiatisée avec le journaliste américain Tucker Carlson et publiée le 9 février dernier, Vladimir Poutine déclarait à ce sujet : «Ce sont les Ukrainiens qui ont commencé la guerre en 2014, nous essayons de la finir».

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