L'armée israélienne a tenu à clarifier sa position sur deux événements. Elle est accusée d'avoir ciblé délibérément une patrouille de l'ONU au Liban et un convoi humanitaire à Gaza. Tsahal a présenté ses condoléances à l'ONG et a accusé le Hezbollah d'avoir placé une charge sur le passage de la voiture de la Finul.
Accusé d’avoir ciblé délibérément un convoi de l’ONG américaine World Central Kitchen le 1er avril, attaque ayant tué sept humanitaires, et d’être à l’origine d’une explosion non loin d’une patrouille de l’ONU le 30 mars au Sud-Liban, Tsahal a donné des explications.
Face aux nombreuses condamnations internationales en raison de la mort de sept humanitaires travaillant dans l’enclave gazaouie, l’armée israélienne, par l’intermédiaire de son porte-parole Daniel Hagari, a tenu à présenter ses condoléances au fondateur de l’ONG José Andrés. Dans une vidéo publiée sur la plateforme X (ex-Twitter), le contre-amiral a affirmé que l’armée israélienne «avait examiné l’incident aux plus hauts niveaux pour comprendre les circonstances de ce qu’il s’était produit», ajoutant que Tsahal allait ouvrir une enquête indépendante pour «réduire le risque qu’un tel événement se reproduise».
Tsahal déclare que le travail de l’ONG est «essentiel» à Gaza
Daniel Hagari a également précisé que l’armée israélienne avait «travaillé en étroite collaboration avec le World Central Kitchen pour les aider à remplir leur noble mission», affirmant que le travail de l’ONG était «essentiel».
Au lendemain de l’incident, le 2 avril, un communiqué de l’organisation américaine expliquait qu’en dépit des communications constantes avec l’armée israélienne pour sécuriser les déplacements des employés, le convoi avait été touché alors qu’il quittait l’entrepôt de Deir al-Balah, où l’équipe avait déchargé plus de 100 tonnes d’aide alimentaire humanitaire amenée à Gaza par la route maritime.
La présidente de l’ONG Erin Gore a déploré la perte «de belles vies aujourd’hui à cause d’une attaque ciblée de l’armée israélienne». S’en sont suivies des condamnations de plusieurs pays, notamment de l’Australie, de la Pologne, de l’Espagne, de l’Union européenne et de la Chine.
Fondée en 2010, cette ONG américaine, dont le siège est à Washington, participe aux actions humanitaires dans l’enclave gazaouie dans le cadre de l’opération «Safeena» (bateau en arabe). La société a déjà envoyé deux navires sur les cotes de la bande de Gaza avec l’aide de Chypre et des Émirats arabes unis. L’ONG a notamment précisé sur son site avoir «déjà livré près de 200 tonnes de nourriture au nord de Gaza» par voie maritime.
L’armée israélienne accuse le Hezbollah d’avoir déposé une charge explosive
Concernant l’incident à la frontière libanaise et l’explosion non loin d’une patrouille de l’ONU le 30 mars, l’armée israélienne a pointé du doigt la responsabilité du Hezbollah. Dans un message sur X, Tsahal a estimé que «l’explosion survenue le 30 mars à Rmeich, qui a blessé plusieurs travailleurs de la Finul, avait été provoquée après qu’une patrouille de la Finul ait écrasé une charge précédemment placée par le Hezbollah dans la région».
Ce 3 avril, les autorités judiciaires libanaises ont indiqué que les observateurs de l’ONU avaient été blessés par une mine.
Selon des sources sécuritaires citées par Reuters le 30 mars, l’explosion a fait plusieurs blessés parmi les occupants du véhicule. L’Agence nationale libanaise d’information (Ani, officielle) a d’abord affirmé que «l’aviation ennemie», en référence à Israël, avait bombardé la région de Rmeich, où s’est produit l’incident, affirmant que la patrouille avait été visée par ces tirs. «Contrairement aux rapports, Tsahal n’a pas frappé un véhicule de la Finul dans la région de Rmeich ce matin», a rétorqué l’armée israélienne dans un message posté sur la plateforme X.
Fustigeant une violation du «droit international et humanitaire», le ministère libanais des Affaires étrangères a affirmé vouloir porter plainte auprès des Nations unies, a rapporté le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour.
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