Le ministre des Solidarités Damien Abad s'est dit «innocent» des accusations de viols portées à son encontre par deux femmes et a indiqué ne pas envisager de démissionner, lors d'une déclaration à la presse dans sa circonscription de l'Ain.
«Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas», a lancé ce 23 mai le ministre des solidarités Damien Abad, qui s’exprimait lors d’un déplacement à Saint-Jean-le-Vieux, dans sa circonscription de l’Ain.
«Je conteste les accusations à mon encontre avec la plus grand fermeté […] Je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie», a-t-il ajouté.
Plus tôt dans le journée, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire avait assuré que le gouvernement se tenait «aux côtés de toutes celles, trop nombreuses encore, qui se sont murées ou qui ont été murées dans le silence». «[Il] continuera sans relâche à encourager la libération de la parole des femmes et sans relâche encouragera les femmes qui ont subi des violences à se présenter à la justice», a-t-elle poursuivi, avant de toutefois apporter son soutien au ministre
Damien Abad : «Je le dis avec fermeté, je n'ai jamais violé une femme de ma vie. Je me consacre désormais à ma mission de ministre et je suis aussi pleinement engagé dans ma campagne législative comme candidat dans la 5e circonscription de l’Ain» #Punchlinepic.twitter.com/rAqOKUyaqr
— CNEWS (@CNEWS) May 23, 2022
«La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher», a ainsi déclaré Olivia Grégoire en prônant une “tolérance zéro” pour les délinquants sexuels». La nouvelle porte-parole du gouvernement a précisé que le Premier ministre Elisabeth Borne s’était entretenue dans la soirée du 22 mai avec Damien Abad.
Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP avoir «été destinataire le 20 mai d’un signalement émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles». «Il est en cours d’analyse», a-t-il complété.
Il a par ailleurs indiqué «qu’une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante» et qu’une «deuxième plainte déposée par la même plaignante pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017, après une enquête préliminaire, faute d’infraction suffisamment caractérisée».
Selon Mediapart, deux femmes, dont le journal a recueilli les témoignages, accusent Damien Abad de viol en 2010 et 2011. Dans un article publié le 21 mai, le site d’information écrit par ailleurs que Damien Abad «a été nommé ministre des Solidarités en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viols adressé à LREM [La République en marche] et LR par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique». Ce signalement aurait eu lieu avant sa nomination en tant que ministre selon Mediapart.
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