Le porte-parole du Kremlin a condamné ce 1er mars des propos tenus la veille par Lloyd Austin. Entendu en commission au Congrès, le secrétaire à la Défense des États-Unis a évoqué l'éventualité d'une confrontation directe entre la Russie et l'OTAN en cas de défaite de l'Ukraine.
«Nous entendons des déclarations extrêmement irresponsables émises par plusieurs capitales européennes et désormais d’outre-Atlantique», a déclaré Dmitri Peskov le 1er mars, ses propos étant rapportés par l’agence TASS.
Il réagissait aux déclarations du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin datées du 29 février. Alors que celui-ci était entendu dans le cadre d’une commission du Congrès, pour avoir gardé secrète son hospitalisation en décembre dernier, le chef du Pentagone avait déclaré que «si l’Ukraine tombait, je crois sincèrement que l’OTAN combattra la Russie».
«Nous savons que si Poutine parvient à ses fins, il ne s’arrêtera pas là et entreprendra d’autres actions agressives dans la région» a ajouté le responsable américain, citant les États baltes qui «s’inquiètent d’être les prochains sur la liste».
«C’est une déclaration extrêmement irresponsable de plus», a fustigé le porte-parole du Kremlin. Toujours selon lui, ces sorties «augmentent encore les tensions», ajoutant qu’il semblerait pourtant qu’«il soit impossible de les augmenter encore davantage».
«L’OTAN considère l’Ukraine comme un de ses territoires»
Cette déclaration du secrétaire américain à la Défense faisait écho aux propos du président français le 26 février. Lors d’une conférence organisée à Paris en soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron avait déclaré que l’envoi de troupes au sol n’était «pas exclu». Toutefois, de nombreux dirigeants européens s’étaient désolidarisés d’une telle intention, à l’instar de l’Allemagne, de la Slovaquie ou encore de l’Espagne.
«Le plus important, c’est qu’ils illustrent la vision de l’OTAN», s’est indigné Peskov, ajoutant que le bloc militaire occidental «considère l’Ukraine comme un de ses territoires».
Cette surenchère verbale intervient alors que l’Ukraine subit des revers sur le front, notamment avec la récente perte d’Avdeïevka et une année 2023 ternie par l’échec de sa contre-offensive. Sur le plan financier, l’aide de l’Union européenne débute avec quelques mois de retard, tandis qu’aux États-Unis, malgré l’insistance de Joe Biden, une enveloppe comprenant plus de 60 milliards de dollars d’aide militaire destinée à l’Ukraine demeure bloquée au Congrès.
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