Le gouvernement sud-africain a exprimé sa stupéfaction après un courrier du premier parti d'opposition adressé aux États-Unis demandant l'envoi d'observateurs pour «garantir l'intégrité» des élections générales prévues fin mai.
«J’ai trouvé cette lettre stupéfiante», a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor sur la chaîne publique SABC le 11 mars. Un tel courrier est «dévalorisant à l’égard de l’Afrique du Sud», a-t-elle fustigé.
La veille, en campagne près de Johannesburg, le président Cyril Ramaphosa avait qualifié la lettre d’«hypocrite», soulignant que des observateurs de l’Union africaine et de l’ONU notamment sont habituellement présents dans le pays lors des scrutins.
L’Alliance démocratique a adressé le 7 mars un courrier au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken affirmant sa volonté de «renforcer son appel à la communauté internationale pour aider à garantir l’intégrité des prochaines élections». Mais plus encore, le parti a demandé aux États-Unis de «protéger (l’Afrique du Sud) contre toute tentative de perturbation du processus démocratique».
Les élections générales sont prévues pour le mois de mai. L’ANC au pouvoir pourrait voir sa majorité au Parlement diminuée, dans un contexte socio-économique morose, et se voir contraint de former un gouvernement de coalition.
L’ANC accuse l’opposition de «céder la souveraineté du pays à Washington»
RT a obtenu ce courrier confirmant que l’Alliance démocratique sud-africaine a demandé au département d’État américain un partenariat pour les élections du 29 mai. «Votre pays peut contribuer à prémunir contre toute tentative de perturber le processus démocratique ou influencer négativement l’électorat sud-africain par le biais de campagnes de désinformation», est-il indiqué. L’opposition demande aussi à Washington «une aide technologique» afin de se prémunir de ces menaces.
L’ANC a condamné fermement les tentatives des dirigeants de l’opposition visant à «céder littéralement la souveraineté du pays à Washington».
«Il est clair qu’ils ont quelque chose à cacher, vu leur réponse agressive à une demande standard dans le monde entier», s’est défendue Emma Louise Powell, chargée de la politique étrangère au sein de l’Alliance démocratique (DA) à l’origine du courrier, contactée par l’AFP.
Quelque 27,5 millions de Sud-Africains sont appelés le 29 mai à renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président. Selon Pretoria, l’Afrique du Sud a accueilli des observateurs régionaux et internationaux aux élections depuis l’avènement de la démocratie en 1994.
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