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Agression d’une fillette et de sa grand-mère à Bordeaux : vive émotion en France

Après l'agression d’une septuagénaire et d’une fillette par un SDF connu de la police et la justice, la classe politique française se déchire entre ceux qui dénoncent la politique pénale et ceux qui s’indignent de la récupération de l’événement.

Cette scène d’une grande violence est tristement banale, mais elle a été filmée. C’est sans doute pourquoi réseaux sociaux, médias et hommes politiques se sont emparés de l’agression d’une grand-mère et sa petite fille par un SDF, à Bordeaux, dans l’après-midi du 19 juin.

Prises par l’interphone vidéo du domicile de la femme âgée de 73 ans, la scène montre celle-ci et la fillette sur le pas de leur porte, hésitant à sortir dans la rue. Avisant le SDF au comportement suspect, elles tentent de rentrer chez elles, mais l’homme se précipite, force la porte et bondit sur elles.

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On le voit ensuite les jeter violemment au sol toutes les deux, projeter encore violemment la fillette au loin avant de s’enfuir. Selon la procureure, la septuagénaire a déclaré «avoir été violentée par un homme qui aurait tenté d’enlever la fillette» de sept ans, qui aurait pris la fuite en raison des «aboiements du chien du foyer».

La fillette souffre d’abrasions cutanées et de contusions diverses, sa grand-mère a été hospitalisée pour des blessures à la tête, au coude et au pied qui lui ont valu quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT), selon une première expertise.

«L’exploitation vidéo par les forces de l’ordre et les déclarations d’un témoin ont permis une interpellation très rapide et la mise en garde à vue d’un suspect», a indiqué le préfet de Nouvelle-Aquitaine et de Gironde le 19 juin. CNews a indiqué que Brahima B., le suspect, né à Bordeaux, était âgé de 29 ans et avait une vingtaine d’inscriptions à son fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) pour des faits allant du recel aux menaces de mort.

Le suspect, un SDF multirécidiviste

«Les services de police le connaissent par cœur, ils le voient toutes les semaines rôder dans le centre-ville de Bordeaux», a affirmé ce 20 juin Xavier Bounine, secrétaire zonal du syndicat Alliance Police Aquitaine, au micro de CNews. Il aurait effectivement fait l’objet d’une cinquantaine d’interpellations. «Des actes comme celui-ci, il s’en passe tous les jours à Bordeaux», a encore précisé le policier.

Le 19 juin, Nicolas Florian, ancien maire LR (Les Républicains) de Bordeaux, a appelé «à la plus grande sévérité dans la réponse pénale» dans un tweet qui a été l’un des premiers diffusés au sujet de cette agression. «A Bordeaux, l’insécurité se dégrade», a ajouté l’ancien occupant de l’Hôtel de Ville le lendemain sur BFMTV, dénonçant l’actuelle équipe municipale pour n’avoir toujours pas signé le contrat de sécurité proposé «depuis deux ans» par la police nationale. Pierre Hurmic, actuel édile Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a pour sa part condamné toute «récupération politique locale et nationale».

«Ces agressions sont quotidiennes et l’insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse ?», s’est indignée sur Twitter, le 20 juin, Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire Rassemblement national (RN).

«Quand on s’attaque aux plus vulnérables, on doit forcément faire les frais d’une privation de liberté», a estimé Jordan Bardella, président du RN, à l’antenne d’Europe 1, ce 20 juin. Le même jour sur Twitter, il a de plus dénoncé la politique pénale et proposé le rétablissement des peines plancher. Eric Ciotti, président des LR, a également mis en cause la justice : «Ce multirécidiviste en chef devrait être en prison ! Monsieur le garde des Sceaux, une explication ?», a-t-il lancé sur le même canal. 

La famille «indignée par la récupération politique»

Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête, a également visé la justice : «Agression ignoble d’une grand-mère et de sa petite-fille en bas de chez elles à Bordeaux par un homme bien connu de la police. C’est épouvantable. L’impunité, carburant de la barbarie !», a-t-elle tweeté ce 20 juin.

Du côté de l’exécutif, on a préféré jouer la carte de l’émotion. «Ça pourrait être notre grand-mère à tous», a ainsi lancé Oliver Véran, porte-parole du gouvernement sur CNews, ce 20 juin. Il n’a pas manqué de souligner que pour répondre au «besoin de sécurité des Français», l’équipe en place avait augmenté «plus que jamais le budget de la justice» et recruté de nombreux policiers.

A gauche de l’échiquier politique, on préfère relativiser, à l’exemple d’Olivier Coquerel. Interrogé ce 20 juin sur LCI, il a expliqué qu’il n’avait «pas grand-chose à dire» au sujet de cette agression. «Ce genre de faits divers, avec éventuellement une extrême violence, ce n’est pas quelque chose de nouveau, donc je me garderai d’en tirer une quelconque conclusion», a poursuivi le député de La France insoumise (LFI) dans le 93. Il a réservé ses flèches à ceux qui tentaient de «récupérer» l’événement.

Dans un communiqué transmis à l’AFP par son avocat, la famille des victimes s’est également déclarée «indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers». Le document précise encore qu’il est «parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires».

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