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«Chantage» et «coercition» : l’ambassadeur russe auprès de l’UE dénonce la politique de sanctions

Bruxelles a introduit une dimension extraterritoriale dans sa dernière volée de sanctions antirusses. Une menace et un moyen de pression économique de l’UE, afin de contraindre les pays tiers à se plier à sa ligne diplomatique, selon Kirill Logvinov.

Le dernier paquet de sanctions acté par les 27 porte «la guerre économique que l’Union européenne et ses États membres mènent contre la Russie à un tout autre niveau», a jugé Kirill Logvinov, représentant permanent de la Russie auprès de l’UE, dans un entretien accordé à l’agence TASS le 27 juin.

«On passe clairement d’un Blitzkrieg raté, dont on disait qu’il visait à causer des dommages irréparables à la Russie, à un jeu à coups multiples dans le but d’établir une sorte de blocus économique de long terme contre notre pays», a-t-il poursuivi.

Ursula von der Leyen et Volodymyr Zelensky en mai 2023 (image d'illustration).

La Russie qualifie le onzième paquet de sanctions européennes d’«illégitime»

Contrairement aux précédents, le onzième paquet de sanctions «introduit pour la première fois le principe d’extraterritorialité», souligne l’agence de presse russe. Bruxelles entend en effet mettre sur liste noire les entreprises de pays tiers soupçonnées de réexporter vers la Russie des marchandises interdites, ou d’être impliquées dans des activités telles que le transport maritime de pétrole russe. 87 sociétés accusées de «soutenir directement» le complexe militaro-industriel russe, basées en Arménie, Chine, Émirats arabes unis, Ouzbékistan ou encore en Syrie, ont ainsi été ajoutées à cette liste noire.

«L’UE préfère toujours recourir au chantage et à la coercition»

«On ne peut guère s’attendre à ce que Bruxelles encourage les pays tiers à se joindre aux sanctions par des efforts diplomatiques. L’UE préfère toujours recourir au chantage et à la coercition», juge Kirill Logvinov. Celui-ci souligne que l’Union européenne demeure le principal partenaire économique pour de nombreux pays, ainsi qu’une source d’investissement et d’aides financières. «Bruxelles a clairement suffisamment de poids pour faire pression. Ainsi, la lutte de l’UE contre le contournement des sanctions devrait être longue et sans compromis», estime le diplomate.

Présentées comme devant empêcher le contournement des sanctions déjà implémentées – tant par les entreprises que les individus –, les dernières sanctions européennes ciblent également un large panel de produits tels que les réfrigérateurs, les imprimantes et d’autres produits qui selon Bruxelles «contribuent au renforcement militaire et technologique de la Russie ou au développement de son secteur de la défense et de la sécurité».

Entrée en vigueur le 21 juin, ces sanctions ont été dénoncées comme «illégitimes» par le ministère russe des Affaires étrangères. Ce dernier avait répliqué en élargissant la liste des Européens interdits d’entrée sur le territoire russe.

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