Le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach a annoncé qu'il n'écartait pas de revoir les prix du gaz avec son client espagnol. Cette annonce survient après un coup de froid entre Alger et Madrid sur la question du Sahara occidental.
Dans une interview le 1er avril à l’agence de presse algérienne APS, Toufik Haddar, le PDG du groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach, a annoncé que l’Algérie n’écartait pas une révision des prix du gaz pour l’Espagne dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Madrid.
«Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un “recalcul” des prix avec notre client espagnol», a-t-il ainsi indiqué.
Pour rappel, le 19 mars, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur en poste à Madrid pour protester contre le «brusque revirement» de l’Espagne qui s’est dite publiquement, pour la première fois, favorable au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental.
Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares avait en effet annoncé la veille à Barcelone que l’Espagne «considère l’initiative d’autonomie présentée en 2007» par le Maroc, comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend» entre Rabat et le Polisario. Madrid rompt ainsi avec sa neutralité sur ce dossier.
La question du statut de ce territoire oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis dont la revendication d’indépendance est soutenue par l’Algérie. Le Polisario, front politique armé qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, réclame un référendum d’autodétermination qui est prévu par L’ONU. La résolution du Conseil de sécurité de 1991 stipulait la tenue du référendum l’année suivante. Ce vote n’a, depuis lors, pas été organisé en raison de désaccords sur la composition des listes électorales.
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