Des milliers d'agriculteurs allemands ont convergé ce 15 janvier sur Berlin pour clôturer une semaine de mobilisation massive contre les projets de suppressions d'avantages fiscaux pour leur profession décidés par le gouvernement d'Olaf Scholz.
«Largement plus de 5 000 tracteurs» se sont rendus à Berlin, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la police, précisant qu’il s’agissait d’une estimation provisoire.
Dès potron-minet, se sont fait entendre partout dans la ville des concerts de klaxons provenant des tracteurs des manifestants qui comptaient se rendre à la Porte de Brandebourg, dans le centre de la capitale allemande.
Dans la nuit, la police berlinoise avait posté un message sur X (ex-Twitter), faisant état de congestion d’une des grandes artères centrales de la ville.
Des artères de la capitale bloquées
«Chers agricultrices et agriculteurs ! Il n’y a plus de place sur la rue du 17 juin pour les protestations. Sur la place olympique (près du Stade olympique en périphérie de la ville), des places de parking sont encore disponibles», a écrit la police sur le réseau social.
La mobilisation des agriculteurs avait commencé le 8 janvier dernier en Allemagne.
Leur colère a été provoquée par l’annonce en décembre du gouvernement de son intention de réduire des subventions au secteur en raison d’un rappel à l’ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l’Allemagne.
« Stop ! On en a ras-le-bol ! » écrivent en énorme avec des milliers de tracteurs les paysans allemands !
Vidéo phénoménale ! (cf ⤵️)Demain, des dizaines de milliers de tracteurs et routiers vont envahir la capitale Berlin, qui sera intégralement paralysée !
Les médias… pic.twitter.com/taD4hre5ZJ
— Florian Philippot (@f_philippot) January 14, 2024
Face à la résistance affichée du secteur, la coalition formée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux avait quelque peu rétropédalé. Elle avait finalement maintenu l’avantage en matière de taxe sur les véhicules pour la sylviculture et l’agriculture, qu’elle prévoyait d’annuler.
Elle avait aussi décidé de supprimer progressivement et non d’un coup l’avantage fiscal pour le gazole agricole «afin de donner aux entreprises concernées davantage de temps pour s’adapter». Mais ce pas dans leur direction n’a pas suffi à calmer la grogne d’une profession particulièrement à la peine.
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