Sahra Wagenknecht, coprésidente du nouveau parti populiste de gauche allemand, a appelé ce 27 janvier à négocier avec Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lors du premier congrès de cette nouvelle formation qui porte son nom.
«Nous livrons des armes à l’Ukraine pour une victoire à laquelle hélas même les généraux ukrainiens ne croient plus (…) cette guerre doit être terminée et très rapidement par le biais de négociations», a lancé ce 27 janvier Sahra Wagenknecht sous les applaudissements.
Elle a également plaidé pour que l’Allemagne cesse ses livraisons d’armes à Kiev, devant les quelque 450 membres fondateurs de son parti, réunis au Kosmos, ancien cinéma de RDA, situé dans l’avenue Karl Marx à Berlin. Ce parti, dont le nom complet est «Alliance Sahra Wagenknecht (BWS) – pour la raison et la justice» a été lancé le 8 janvier dernier autour de cette personnalité charismatique de 54 ans, née à Iena, dans ce qui était encore l’Allemagne communiste.
Sahra Wagenknecht avait quitté en octobre dernier avec neuf autres collègues le parti de la Gauche radicale (Die Linke), scellant la scission de cette formation héritière du parti communiste de l’Allemagne de l’est.
Deux opportunités électorales s’offrent au nouveau parti cette année: le scrutin européen du 9 juin prochain et ceux de trois régions de l’est en septembre. Dans les deux cas, une percée du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD)est attendue.
Méfiance à l’égard de l’Occident
Restée communiste après la chute du mur de Berlin, Sahra Wagenknecht partage avec beaucoup d’Allemands de l’est leur méfiance vis-à-vis de l’occident et reproche à l’Ukraine et non à la Russie de provoquer une guerre pour sa survie.
C’est principalement dans l’ex-RDA que Sahra Wagenknecht est populaire. Dans son discours, elle s’est clairement adressée aux électeurs qui pourraient être sensibles à certaines idées défendues par l’AfD, particulièrement plébiscité à l’est.
Et d’égrainer: «quand on prône la paix, on est estampillé d’extrême droite, quand on défend les fermes et les paysans, on est d’extrême droite, (…) quand on appelle à la limitation de l’immigration et qu’on s’inquiète des sociétés islamistes parallèles, on est d’extrême droite».
«Ce sont les discussions folles que nous avons dans ce pays», a-t-elle dit, accusant la coalition social-démocrate, verte et libérale d’être responsable de la montée de l’AfD en raison de sa politique qu’elle juge injuste et inadéquate.
Sahra Wagenknecht avait déjà fait une première tentative fin 2018 en lançant un mouvement similaire, avant de renoncer six mois plus tard. Cette fois, elle pourrait profiter de la polarisation croissante de la société allemande et de l’impopularité de la coalition gouvernementale d’Olaf Scholz, à un moment où l’économie patine.
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