Olaf Scholz a essuyé des critiques, jusqu’au sein de la coalition, pour ne pas s’opposer à une prise de participation de l’armateur chinois Cosco dans des infrastructures du port d’Hambourg. Six ministères fédéraux s’opposeraient à l’opération.
Le chancelier allemand Olaf Scholz était la cible de critiques, ce 20 octobre, y compris au sein de sa coalition, pour un projet de vente partielle du port de Hambourg au groupe chinois Cosco. Ce sont les révélations des chaînes NDR et WDR sur le soutien d’Olaf Scholz, lui-même ancien maire de Hambourg, à ce projet controversé depuis des mois qui ont mis le feu aux poudres.
Selon ces médias, la chancellerie compterait autoriser la cession contre l’avis de six ministères fédéraux – Economie, Intérieur, Défense, Finances, Transports et Affaires étrangères. Il s’agit de finaliser l’accord conclu il y a un an entre l’opérateur du port de Hambourg (HHLA) et l’armateur Cosco sur une prise participation de 35% dans l’exploitation du terminal à conteneurs Tollerort (CTT).
Si le gouvernement ne s’oppose pas à cette opération d’ici fin octobre, la décision sera avalisée. Les services de renseignements et de contre-espionnage seraient eux aussi réticents à accepter la vente d’une infrastructure jugée critique, ajoutent WDR et NRD. En dépit de ces mises en garde, Olaf Scholz insisterait «pour que l’acquisition se fasse malgré tout», affirment les deux médias.
Le port de Hambourg est le premier port commercial d’Allemagne et le troisième en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Cosco est lui le premier armateur chinois. La détermination supposée de Olaf Scholz à donner son feu vert à cette acquisition a suscité des critiques, jusqu’au sein de la coalition formée par les sociaux-démocrates avec les Verts et les libéraux.
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«Ce n’est bon ni pour notre économie, ni pour notre sécurité», a commenté le codirigeant des Verts, Omid Nouripour, sur le portail t-online. Il a mis en garde contre la «répétition d’une erreur» déjà commise selon lui avec la Russie. La cheffe de la diplomatie, l’écologiste Annalena Baerbock, très critique à l’égard de Pékin et Moscou, avait déjà mis en garde contre un tel projet, tout comme le ministre de l’Economie Robert Habeck.
La Chine «aurait une influence sur tous les grands ports européens et pourrait les monter les uns contre les autres», a de son côté estimé Johannes Vogel, vice-président du parti libéral FDP, dans un message retweeté par le ministre des Finances, Christian Lindner.
Même tonalité dans les rangs de l’opposition. «L’intention du chancelier de donner à la Chine une influence considérable sur cette infrastructure via l’entreprise publique Cosco serait une erreur stratégique», a fustigé sur Twitter le chrétien-démocrate Norbert Röttgen, chargé des relations internationales au sein de la CDU.
Mi-septembre, Berlin annonçait la mise sous tutelle forcée de Rosneft Allemagne (RDG) ainsi que de la société RN Refining & Marketing (RNRM). Début avril, les autorités allemandes prenaient le contrôle temporaire de la filiale allemande de Gazprom, qui détient de nombreuses infrastructures de stockage et de transport dans le pays.
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