La Cour suprême a rendu la liberté aux 50 Etats américains d'interdire l'avortement sur leur sol. Une poignée d'Etats, dont l'Indiana, le Dakota du Sud et le Missouri, en ont profité pour annoncer qu'ils bannissaient les interruptions de grossesse.
Le 24 juin, la Cour suprême des Etats-Unis a enterré un arrêt qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit à avorter au niveau national.
Dans la foulée, plusieurs Etats américains ont déjà annoncé prendre des mesures pour interdire les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sur leur territoire. Le procureur général du Missouri a ainsi annoncé que cet Etat du centre des Etats-Unis devenait le «premier» à interdire l’IVG.
«C’est un jour monumental pour le caractère sacré de la vie», a déclaré Eric Schmitt dans un tweet accompagné d’une image le montrant en train de ratifier le texte censé mettre «véritablement» à l’avortement dans le Missouri – Etat qui ne disposait plus que d’une clinique permettant une telle opération.
🚨 BREAKING 🚨 Following the SCOTUS ruling overturning Roe v. Wade, Missouri has just become the first in the country to effectively end abortion with our AG opinion signed moments ago. This is a monumental day for the sanctity of life. pic.twitter.com/Jphy72R4rq
— Attorney General Eric Schmitt (@AGEricSchmitt) June 24, 2022
Le gouverneur républicain du Dakota du Sud, Kristi Noem, a pour sa part annoncé que l’avortement était désormais illégal dans cet Etat du nord des Etats-Unis, en vertu d’une loi dite «zombie» ou «gâchette» qui avait été rédigée à l’avance, pour entrer en vigueur automatiquement en cas de changement de jurisprudence à la Cour suprême. «La loi gâchette du Dakota du Sud […] spécifie qu’à partir d’aujourd’hui, tous les avortements sont illégaux dans le Dakota du Sud “à moins qu’un jugement médical raisonnable et approprié stipule qu’un avortement est nécessaire pour préserver la vie de la femme enceinte”», précise le communiqué.
Kristi Noem a également annoncé dans un communiqué la tenue d’une session spéciale de la législature de l’Etat «plus tard dans l’année […] pour sauver des vies et aider les mères touchées par la décision» de la Cour suprême.
Peu après, le gouverneur républicain de l’Indiana a annoncé convoquer la législature de cet autre Etat du nord des Etats-Unis pour prononcer au plus vite l’interdiction de l’avortement. «La décision de la Cour suprême est claire, et il revient maintenant aux Etats de s’attaquer à cette question importante. Nous le ferons dans les meilleurs délais en Indiana», a déclaré sur Twitter le gouverneur Eric Holcomb, précisant avoir convoqué l’assemblée générale de l’Etat pour le 6 juillet.
«Nous avons l’opportunité de faire des progrès en protégeant le caractère sacré de la vie, et c’est exactement ce que nous allons faire», a également déclaré Eric Holcomb.
The Supreme Court’s decision is clear, and it is now up to the states to address this important issue. We’ll do that in short order in Indiana. I’ve already called the General Assembly back on July 6, and I expect members to take up this matter as well.
— Governor Eric Holcomb (@GovHolcomb) June 24, 2022
Alors que les cliniques du Missouri, Dakota du Sud ou encore de Géorgie fermaient leurs portes les unes après les autres, des Etats démocrates, comme la Californie ou New York, se sont engagés à défendre l’accès aux IVG sur leur sol.
Droit à l’avortement : la Cour suprême des Etats-Unis laisse à chaque Etat le soin de légiférer