Dans un communiqué commun, les gouvernements de l'Argentine, du Brésil, du Chili et du Mexique expriment leur «profonde inquiétude» devant la décision du gouvernement israélien de «légaliser» de nouvelles colonies en Cisjordanie.
L’Argentine, le Brésil, le Chili et le Mexique ont exprimé le 17 février leur «profonde inquiétude» face à la décision du gouvernement israélien de «légaliser» neuf «avant-postes» et de construire 10 000 maisons dans les colonies déjà existantes en Cisjordanie.
Dans une déclaration conjointe publiée par leurs ministères des Affaires étrangères respectifs, les gouvernements des quatre pays d’Amérique latine ont déclaré que les plans de l’exécutif israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahou pourraient compromettre davantage la création d’un Etat palestinien.
Le gouvernement israélien entré en fonction en décembre, considéré comme le plus à droite de l’histoire du pays, a annoncé son intention de construire 10 000 nouvelles maisons dans les colonies israéliennes en Cisjordanie et de « légaliser » neuf colonies dans la région.
Israël colonise la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis 1967, et y a construit des dizaines de colonies qui ne cessent de s’étendre, de sorte que 475 000 Israéliens vivent désormais parmi 2,8 millions de Palestiniens.
Les négociations de paix entre Israël et la Palestine sont au point mort depuis des années en raison notamment du refus d’Israël d’arrêter ce que son gouvernement décrit comme la «croissance naturelle des colonies». Les neuf colonies qu’Israël a décidé de «légaliser» étaient jusque là illégales selon la loi israélienne parce qu’elles avaient été établies sans l’approbation du gouvernement.
Israéliens et Palestiniens appelés «à s’abstenir de tout acte et de toute provocation»
L’ONU considère toute implantation israélienne en Cisjordanie illégale au regard du droit international, conformément à la résolution numéro 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies de décembre 2016.
Dans leur communiqué, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, du Chili et du Mexique ont dénoncé des «mesures unilatérales» qui «constituent de graves violations du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, en particulier la résolution 2334».
«Nos gouvernements expriment leur opposition à toute action qui compromet la viabilité de la solution à deux Etats, dans laquelle Israël et la Palestine peuvent partager des frontières sûres et internationalement reconnues, tout en respectant les aspirations légitimes des deux peuples à vivre en paix», ajoute le texte commun.
«Les gouvernements […] appellent les Israéliens et les Palestiniens à s’abstenir de tout acte et de toute provocation susceptibles de favoriser une nouvelle escalade de la violence et à reprendre les négociations pour parvenir à une solution pacifique au conflit», peut-on encore lire dans le communiqué. La décision du gouvernement Netanyahou a déjà été critiquée la semaine dernière par les Etats-Unis et l’Union européenne (UE).
Le conflit israélo-palestinien connaît une escalade spectaculaire de violence. Depuis le début de l’année, au moins 46 Palestiniens (aussi bien des combattants que des civils, dont des mineurs) et neuf civils israéliens (dont trois mineurs), ainsi qu’une Ukrainienne, ont été tués selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Cette hausse des violences meurtrières observée depuis le 1er janvier fait craindre un nouvel engrenage de violences et a suscité de nombreux appels internationaux au calme.
Washington et ses alliés «s’opposent fermement» à la décision d’Israël d’étendre les colonies