Le gouvernement argentin a convoqué le Parlement en session extraordinaire pour examiner un paquet de mesures visant à réformer l'État et un décret controversé sur une dérégulation massive de l'économie, selon le texte signé le 23 décembre au soir par le président Javier Milei.
La session extraordinaire doit se tenir du 26 décembre au 31 janvier, au sein du Parlement où le parti de Javier Milei est largement minoritaire.
Elle interviendra après de premières manifestations qui se sont déroulées à l’appel de syndicats et d’organisations de gauche pour dénoncer le programme d’austérité du gouvernement et les mesures visées par le décret.
Les confédérations syndicales ont en outre appelé à manifester mercredi prochain devant les tribunaux pour soumettre à la justice une demande de contestation du décret au motif qu’il est inconstitutionnel.
300 normes sur la sellette
Ce «décret d’urgence», signé par Javier Milei dix jours après avoir pris ses fonctions et publié il y a quelques jours au Journal officiel, est destiné à modifier ou abroger plus de 300 normes dont celles sur les loyers, les privatisations et le droit du travail.
Il prévoit notamment l’abrogation de la loi encadrant les loyers ou celle qui tentait de freiner la spéculation de la grande distribution, alors que les prix des articles de première nécessité ne cessent d’augmenter.
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Il abroge aussi la réglementation protégeant les travailleurs avec une période d’essai passant de trois à huit mois, la modification en faveur des entreprises des régimes d’indemnisation pour licenciement sans cause ou la renégociation des accords collectifs en vigueur depuis 1975.
Le Parlement a dix jours après la publication au Journal officiel pour approuver ou rejeter le décret dans sa totalité sans pouvoir ouvrir la discussion sur les détails de son contenu, selon la réglementation relative au traitement des décrets d’urgence.
Le décret est approuvé à la majorité simple et entrera en vigueur le 29 décembre s’il n’est pas examiné dans le délai imparti. En revanche, pour l’invalider, les deux chambres doivent le rejeter.
Le parti de Javier Milei, La Libertad Avanza, est minoritaire dans les deux chambres, ne comptant que 40 sièges sur 257 à la Chambre basse et seulement sept sièges au Sénat sur 72.
Javier Milei, un économiste de 53 ans, a été élu président en novembre sur un programme de «tronçonnage» de l’État et de dégagisme de la «caste politique».
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