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Syrie : la présence américaine est la «principale raison de l’instabilité» dans le pays, estime la Russie

Le représentant spécial du président russe pour le règlement syrien a déclaré le 25 janvier que la présence des troupes américaines en Syrie était la «principale raison» de l’instabilité persistante dans le pays. Alexandre Lavrentiev a notamment accusé les États-Unis d’instrumentaliser Daech contre Damas.

La Russie estime que la présence américaine en Syrie est «la principale raison de l’instabilité persistante» dans le pays, a déclaré le 25 janvier Alexandre Lavrentiev, le représentant spécial du président russe pour le règlement syrien. Une présence, militaire, «dans deux régions» a-t-il précisé, «au-delà de l’Euphrate et dans la zone d’Al-Tanf». Selon, l’émissaire russe, l’Iran et la Turquie «expriment des positions similaires».

Le représentant spécial du président russe pour le règlement syrien parle du rôle des Américains en Syrie

«Ce n’est un secret pour personne qu’ils restent en Syrie sous prétexte de poursuivre la lutte contre l’État islamique mais nous savons, et les faits sont fiables, que les Américains utilisent les mêmes militants de l’EI pour déstabiliser la situation dans les régions de Syrie contrôlées par le gouvernement syrien», a-t-il par ailleurs déclaré.

Une présence «coloniale» selon Assad

Les propos de Lavrentiev font écho à ceux du président syrien. En 2018, Bachar el-Assad avait déjà indiqué que la présence américaine et britannique était «une invasion», la qualifiant de «coloniale».

Les 900 soldats américains présent sur le sol syrien sont stationnés à l’est de l’Euphrate et soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS) majoritairement composées de Kurdes. Cette présence est d’autant plus problématique pour le gouvernement syrien qu’elle l’empêche de reprendre la main sur les réserves pétrolières qui se trouvent dans cette zone.

Des sanctions américaines qui appauvrissent le peuple syrien

Les Américains sont également présents à la frontière jordanienne dans la zone d’Al-Tanf. D’une surface de 55 km2, cette zone demeure stratégique, permettant à Washington de fournir un appui à différents groupes, notamment l’armée syrienne libre (ASL) qui s’oppose au gouvernement de Bachar el-Assad.

Alexandre Lavrentiev explique également que par le passé «les Américains ont élaboré des projets de création d’une entité quasi-étatique dans le nord de la Syrie, maintenant ils essayent de réaliser un projet similaire dans le sud du pays pour créer un État druze».

Dans le gouvernorat de Soueïda, la région est majoritairement peuplé de Druzes, population qui a historiquement gardé une relative autonomie. Selon un accord tacite avec Damas, les Druzes se tenaient loin des affrontements en Syrie à condition d’être exemptés de service militaire. Aujourd’hui, la province est régulièrement le théâtre de manifestations s’opposant à Assad. 

L’émissaire russe a conclu en déclarant : «il est évident que le peuple syrien ne soutient pas ces projets et que la majorité des Kurdes et des Druzes sont favorables à la préservation d’une Syrie unie».

Par ailleurs les Américains ont mis en place de nombreuses sanctions économiques contre Damas. Promulguée en décembre 2019, la loi César (Caesar Syria Civilian Protection Act of 2019)empêche littéralement la Syrie de commercer avec l’extérieuret d’importer des produits. De ce fait, la population subit de plein fouet les mesures coercitives américaines avec son lot de pénuries. En 2023, selon les chiffres de l’ONU, plus de 90% de la population syrienne vivait sous le seuil de pauvreté. 

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